Présentation :
La médecine Chinoise a su traverser les frontières et faire ses preuves, pour soutenir les personnes désirant entretenir leur santé mais aussi soulager les maux quotidiens. Là où notre médecine européenne se focalise sur les maladies et les symptômes, la médecine chinoise elle, considère l’homme dans sa globalité, sur un plan physique, émotionnel, énergétique et l’inclut dans son milieu de vie. Elle considère que le climat, les saisons, les émotions, l’alimentation, l’hygiène de vie … ont une influence directe sur notre équilibre. Selon cette approche, la bonne santé est donc le résultat d’un équilibre parfait de l’homme dans son environnement, car même si nos ressources sont différentes à la naissance , nous avons tous la capacité et la possibilité de maintenir au mieux notre état de santé . Encore faut-il connaître ses besoins et notre terrain !
Pour cela, les Chinois préconisent l’observation et l’expérimentation car rien de mieux que de prendre la vie comme enseignement. Mieux nous connaître, accueillir nos limites tout comme nos points forts, est le début du chemin vertueux pour reprendre sa santé en main. Tout comme la nature, nous sommes soumis aux mêmes lois universelles. La vie est en constant mouvement, tout se transforme à chaque instant. Mieux se connaître, c’est faire des choix en conscience.
De nombreuses études dans le domaine des neurosciences auxquelles j’ai pu participer il y a deux ans durant le premier confinement, se sont intéressées à l’impact de la pleine conscience sur le cerveau et la réduction du stress. Elles révèlent l’amélioration de la qualité de vie des douleurs chroniques, mais sans atténuer les douleurs. De la même façon, la méditation peut améliorer la qualité de vie des insomniaques sans augmenter leurs capacités de sommeil. Pour les douleurs par exemple, il s’agit de questionner son ressenti, sans entrer en rumination. Si le patient commence à avoir mal et que l’on commence à anticiper sur les dérives que cela pourrait engendrer, alors on va créer un stress qui risque bel et bien de créer un problème, donc un blocage. La douleur peut être considérée comme un signal d’alarme participant à une fonction protectrice. Lorsqu’on a un moment de vie difficile qui survient, on va davantage être capable d’avoir du recul, de le prendre pour ce qu’il est et non pour ce qu’on imagine qu’il représente.
La Médecine Chinoise n’est ni un médicament, ni une baguette magique. Pourtant son pouvoir sur l’esprit et ses ressentis est bien réel. Il est donc essentiel d’aborder cette pratique avec justesse, elle nous enseigne dans son immense sagesse à entrer au coeur de la pleine conscience.
Introduction :
« Celui qui suit la voie du Tao attirera le monde à sa porte . Elle peut aller, sans peur d’être blessée car elle a trouvé en son coeur la paix et la tranquillité (…) » Lao Tseu TaoTe Ching.
La Sagesse est la conscience active. Elle est conscience et action réuni. Le Taoïsme apporte la sagesse ou l’art d’être heureux en étant un être responsable, aimable et conscient. La vie en pleine conscience, c’est tout simplement ces moments où l’on s’arrête, où l’on s’écoute, c’est un état naturel. On prend le temps de respirer et de s’apercevoir que l’on est en vie, dans un monde passionnant. L’idée de la pleine conscience c’est tout simplement de se rendre plus présent à notre propre vie, à l’expérience qui se déploie d’instant en instant. Prendre des pauses très régulièrement dans la journée, à notre rythme, va sensiblement changer notre perception des choses. Se reconnecter à son intériorité peut faire peur, notre mode de vie actuel nous incite plutôt à vivre à l’extérieur de nous-mêmes, à nous identifier aux autres, à nous exprimer et être sans cesse en quête de leur approbation. Cela finit par appauvrir les rapports que nous avons avec nous même. Vivre en conscience, c’est bon pour l’esprit, le corps et c’est nécessaire dans notre mode de vie. Cela permet une forme d’écologie personnelle, une dépollution intérieure. Il nous faut apprendre à désobéir à notre pilote automatique et cultiver une autre façon de réagir.
La pleine conscience nous permet de faire des choix qui se veulent plus juste, en adéquation avec ce dont l’on a vraiment besoin, cela permet de s’accepter. Cela nous permet de faire face, de manière plus sereine aux multiples défis de la vie. Être pleinement conscient permet de renforcer nos capacités de résilience, de nos ressources internes et invite un autre regard sur soi et sur le monde.
Les avantages de la pleine conscience sont donc nombreux, notamment une meilleure santé émotionnelle et physique, de meilleurs relations et une productivité accrue. C’est un concept facile à saisir rapidement, néanmoins le développement demande du temps et de la pratique. Il n’est pas toujours facile de prendre conscience du moment présent. Nous sommes exposés à de nombreuses distractions, comme les appareils électroniques, nous n’accordons plus toute notre attention aux choses essentielles et aux personnes qui nous entourent. Nous accordons beaucoup trop d’importance au passé ou de nous inquiéter de l’avenir. Notre esprit passe d’une pensée à une autre. Il n’est pas simple de pratiquer la pleine conscience dans notre vie.
« La plus grande partie de la souffrance humaine est inutile.On se l’inflige à soi-même aussi longtemps qu’à son insu, on laisse le mental prendre le contrôle de sa vie .» Eckart Tolle – Le pouvoir du moment présent
Cet idéal de santé psychique optimale se retrouve dans toutes les cultures, toutes les traditions spirituelles. Tous représentent l’homme, qui s’est dés-identifié de son égo et a retrouvé sa véritable nature. En France, le maître vietnamien et moine bouddhiste Thich NHAT HANH a contribué à la diffusion de la pleine conscience .
« Devons nous faire un effort particulier pour apprécier la beauté du ciel bleu ?
Est -il nécessaire de nous entraîner pour en éprouver du plaisir ?
Non nous, l’apprécions, c’est tout . »
Cette pratique exige que l’on s’engage pleinement corps et âme, dans tout ce que nous faisons, quoi que nous fassions. Tout le monde sait verser un thé, mais tout le monde ne sait pas le verser en pleine conscience et cela est dû à notre tendance à nous emporter par les habitudes, les automatismes. La pleine conscience c’est développer sa capacité à être présent à 100%.
La médecine chinoise nous enseigne l’importance de se connecter aux besoins de notre corps, à mieux gérer nos émotions, les identifier et les accueillir. Toute sorte de patients sont concernés, cela permet de se reconnecter à soi-même, de vivre la maladie différemment. Cela permet d’accueillir ce qui est là, de collaborer avec les traitements proposés plutôt que de lutter contre. Vivre en pleine conscience aide à faire cesser les ruminations mentales, des émotions en relation avec les sensations corporelles, les habitudes, les encodages comportementaux de la vie quotidienne. Chacun pourra ainsi être invité à cheminer, vers des pistes à explorer pour mieux réguler son stress, en fonction de ses propres réalités et compréhensions du moment. On pourrait ainsi apprendre à mieux supporter les douleurs chroniques et retrouver goût à la vie en affrontant les sentiments de doute et de peur. En adoptant une approche d’acceptation et de non jugement. Dans la rupture de temporalité que constitue la maladie, la médecine chinoise vient enseigner à mobiliser nos propres ressources vitales, pour rester connecté à nos désirs et au goût de vivre. Elle peut permettre d’améliorer sa capacité à être plus présent et plus conscient, afin d’installer une quiétude absolue de l’instant présent.
Une maladie peut représenter une corde de guitare mal accordée, l’unité corps et esprit ne parvient plus à s’accorder. Dans ce cas la médecine Chinoise aidera cet accord. En aidant à prendre conscience, le patient va se déconditionner et percevra la réalité du monde sous des angles et des couleurs différentes. Le patient sera en pleine conscience de vivre dans son corps, cela lui permettra de se positionner en tant qu’explorateur de vie, en particulier en se donnant la priorité à ce qui est en bonne santé en lui. Le patient pourra accueillir ses peurs et ses souffrances différemment.
Le Qi Gong, se connecter à son corps en conscience
Le Qi Gong est une pratique basées sur le soufflement , il s’appuie sur des concepts fondamentaux de la médecine traditionnelle Chinoise pour la maîtrise de l’énergie vitale. Cette pratique consiste à entraîner le Qi, l’énergie
, c’est à dire le mobiliser, le renforcer, l’accroître, l’épurer l’équilibrer et le faire circuler harmonieusement dans le corps et l’esprit. Ce travail consiste à capter l’énergie de l’univers, afin de nourrir notre corps et de la faire circuler dans notre organisme pour renforcer notre santé. Il aide à prendre conscience de sa propre énergie, ainsi que l’énergie qui nous entoure. Le Qi Gong conjugue deux facettes positives, l’aspect méditatif et l’exercice physique d’intensité légère à modérée.
L’engagement et l’assiduité dans la pratique sont nécessaires, pour voir émerger progressivement les bénéfices liés à la pratique. Se connecter à son corps. Lui prêter de l’attention. Une introspection bienveillante, qui consiste à prendre le temps de voir, de sentir, comment ça va à l’intérieur. On devient alors conscient de ce qui se passe en nous. Accueillir ce qui est là, l’amener à sa conscience, qu’il s’agisse de douleur, de tristesse, de colère ou de bien-être.
« Au lieu de subir notre existence , nous en devenons l’artisan intégral. Personne d’autre que nous même n’est responsable de notre joie » . Yasmine Lienard, Psychiatre Accompagnement au processus de guérison d’un cancer.
La pratique du Qi Gong permet d’optimiser toutes les fonctions de l’organisme, en constituant une formation en auto-acupression. Elle permet de trouver la détente et le calme intérieur, nécessaire au bon équilibre psychique. Les exercices associent mouvements, postures corporelles ou émissions de sons, respiration et visualisation. Une importance particulière est donnée à la conscience corporelle, ici et maintenant. L’objectif premier du Qi Gong étant de mettre en circulation le Qi et le Sang dans le corps, il est évident qu’il aura un impact bénéfique sur les douleurs, par son action calmante globale sur le système nerveux et d’activation du système parasympathique. Mouvements lents, étirements doux font partie d’une formation auto-massages de digitopuncture . Les pratiques méditatives quand à elles, permettent de prendre du recul, d’observer la douleur, pour bien se dissocier de celle-ci, afin qu’elle ne prenne pas toute la place. Elles permettent également de faire la part des choses entre la douleur réelle physique et les rajouts émotionnel de peur, de colère, de tension. Car si la douleur physique ne peut pas toujours être supprimée, on peut toujours dissoudre ces composants émotionnels par la pratique de l’attention.
La pratique régulière du Qi Gong permet de mieux accepter et gérer les douleurs chroniques. Selon une étude de Jana Swynok de l’Université Dalhousie , en Nouvelle Ecosse une pratique de Qi Gong, pendant 8 semaines sur un échantillon de 100 patients, permet une amélioration significative de la douleur et des autres symptômes associés de la fibromyalgie, (sommeil, stress, fatigue… ).
Le professeur WEN-HSIEN WU, à testé les effets du Qi Gong sur les patients atteints du syndrome d’algodystrophobie au dernier stade (maladie du système nerveux autonome, survenant à la suite de traumatisme ). Les patients effectuèrent deux sessions de 40 minutes par semaine pendant 3 semaines et durent continuer les exercices chez eux pendant les 7 semaines suivantes. 91% observeront une diminution de leur douleur et de leur niveau d’anxiété à la fin de leurs sessions d’entraînement.
La Méditation, calmer l’agitation mentale en conscience
« Seulement onze heures de pratique d’une technique de méditation fondée sur la médecine traditionnelle chinoise, permettent d’améliorer le fonctionnement du cerveau, selon une recherche publiée aux Etats-Unis. », le 16 août 2010 – Agence France-Presse (PNAS / académie américaine des sciences )
L’ approche énergétique de la méditation permet de comprendre son intérêt et ses bienfaits. Selon le Tao, la santé et l’harmonie viennent de l’équilibre, entre l’énergie Yang et l’énergie Yin. L’énergie yang renvoi à une énergie active.
Energie en mouvement et tournée vers l’extérieur, c’est elle que nous favorisons et utilisons dans la journée, lors de nos activités diverses. C’est également elle qui est stimulée lors de toute activité mentale. A l’inverse l’énergie Yin est l’énergie du repos et de la détente.
Energie tournée vers l’intérieur, c’est elle que nous utilisons pour nous endormir et nous reposer la nuit tombée. C’est l’énergie que nous nourrissons au travers de nos sensations corporelles, s’opposant à cela l’activité mentale et l’intellect.
Une société occidentale très yang. Les désordres énergétiques, sont directement liés à ce sur-investissement de l’énergie yang. Problèmes de tensions musculaires de sommeil, de dos, de difficultés à se poser et à lâcher prise renvoient tout à ce phénomène.
La règle de l’énergétique : contrôle mutuel, le yin contrôle le yang et inversement . Si l’un est trop faible, il ne va plus être en mesure de contrôler l’autre qui va devenir dominant et provoquer des désordres énergétiques s’exprimant par divers symptômes plus ou moins importants . Dans cette situation récurrente et caractéristique de notre société hyperactive, la méditation apporte une solution réellement efficace. En effet, le propre de la méditation, est de nourrir l’énergie yin. Elle est en quelque sorte, une pratique d’auto-production du yin. La méditation permet donc de rétablir petit à petit l’équilibre entre l’énergie Yin et l’énergie Yang et de pouvoir se retrouver.
La dimension émotionnelle pour laquelle la méditation est particulièrement efficace et utile : nous pouvons regarder rapidement comment appréhender les émotions, selon la logique énergétique et la terminologie du yin et du yang.
On considère le Foie comme l’organe des émotions, lorsqu’une émotion nous traverse, le Foie en est affecté et s’agite à la hauteur de la force de l’émotion, favorisant la montée d’énergie vers le haut du corps. Cette énergie montante, va alors agiter à son tour le Cœur. Ce dernier étant à la demeure du Shen (la conscience). C’est ce qui explique la sensation de panique et notre incapacité à réfléchir calmement.
En résumé lorsqu’une émotion forte nous traverse, elle entraîne une montée de l’énergie vers le haut du corps, d’où les sensations de chaleur à la tête, l’empourprement du visage, voir parfois des maux de tête qui ainsi peuvent subvenir dans ces cas-là. La réaction la plus commune est de chercher à empêcher la montée de cette émotion. Réaction instinctive efficace puisqu’en bloquant la circulation énergétique, on maintient, voire on accentue la densité énergétique dans le haut du corps, source de notre difficulté à faire gérer ses émotions. Pour un certains nombre d’entre nous, cette situation n’est que passagère. Face à ses montées émotionnelles récurrentes, on en vient alors, presque inconsciemment à maintenir ce blocage en permanence, comme pour prévenir l’arrivée de nouvelles émotions dérangeantes . Peu à peu les tensions musculaires et nerveuses s’accumulent et deviennent permanentes. On se ferme alors à ses émotions perçues, comme menaçantes et on réduit les échanges vers l’extérieur, lieux d’origine le plus souvent par à coups échappatoires comme les montées subites et inappropriées de colère ou de manière plus continue et « sournoise » par un état permanent d’anxiété ou d’agitation.
L’avantage de la médiation est non seulement d’apprendre à se reconnecter à soi et d’amener l’esprit dans une zone libre qui n’est pas touchée par la maladie. On peut ainsi mieux se comprendre et on va pouvoir réduire ces montées d’émotions afin d’éviter de les bloquer, jusqu’à ce que l’on comprenne qu’un tel endroit existe. Lorsque la maladie semble entièrement prendre le dessus, nous pouvons dès lors regarder et aborder ses émotions avec plus de sérénité. Nous pourrons de ce fait écouter, comprendre ce qu’elles nous racontent sur notre rapport à l’extérieur. Nous pouvons nous en nourrir et non plus les craindre.
Réside ici la principale source de sérénité qu’il nous est donner d’atteindre. La méditation est la source de la Médecine chinoise Taoïste, elle porte sur la libération et la transformation des émotions négatives en émotions positives, des cinq organes des sens et des cinq organes internes, le Sourire intérieur et les six sons de la santé. Elle active la circulation énergétique, dans les méridiens et augmente la fréquence vibratoire. La méditation permet d’harmoniser le corps et l’esprit, sa pratique aide à faire circuler l’énergie, elle rend le processus de guérison plus fluide et naturel. Se recentrer sur l’instant présent, c’est une pratique qui aide de nombreux patients à mieux vivre avec leur maladie, qu’ elle soit physique ou psychique.
De nombreuses études montrent l’amélioration de la santé mentale à différents programme de pleine conscience. Par exemple un patient souffrant de dépression, il va falloir l’amener à prendre conscience de ses émotions vécues et les accepter ( tristesse, colère, honte …). L’engager dans un apprentissage sensoriel, permet petit à petit de l’aider à sortir du pilotage automatique de ses pensées. Ainsi les pratiques psycho-corporelles amènent à prendre conscience de soi, en explorant les sensations perçues et les émotions ressenties. Se faisant elles permettent d’apprendre à lâcher prise et à appréhender avec plus de détachement les difficultés qui surviennent, physiques ou psychologiques .
Le traitement par acupression, l’importance particulière à la conscience corporelle
L’efficacité des points d’acupuncture sans les aiguilles. En quelques mots, l’absence d’aiguille, le relâchement des segments musculaires, l’activation des méridiens est un état que l’on pourrait apparenter à la pleine conscience. L’attention portée à la présence, à l’écoute et à l’accueil sur tous les plans (physique, émotionnel, mental) tout au long de la rencontre entre le patient et le thérapeute est une composante fondamentale.
Pour activer les points fonctionnels, on utilise la simple pression des doigts. Le thérapeute demeure en contact direct avec le patient et ajuste en permanence le degré de pression à partir de son propre ressenti et celui du receveur pour une efficacité optimale des points. Les combinaisons de points sont déterminées selon les besoins de chaque personne. La fonction équilibrante des points, ainsi que l’aspect minimaliste des manipulations, permet de laisser toute la place au ressenti de la personne et d’induire progressivement un état de pleine conscience, qui favorise le relâchement musculaire et l’optimisation de tous les systèmes physiologiques.
Progressivement les tensions et les douleurs s’estompent et la personne peut se permettre de se relaxer, de ressentir et parfois de vivre des prises de conscience dans un accueil d’espace privilégié. Les résultats sont immédiats, indépendamment du motif de consultation, les gens se disent généralement plus détendus à la fin du traitement avec une sensation d’être enracinés.
Certains parlent d’une énergie renouvelée, d’un regain de confiance, du sentiment d’avoir trouvé une nouvelle direction. Le patient est invité à s’engager quand à son état d’être et sa santé, le diagnostic vise à recadrer la plainte du malade dans un plan plus vaste, celui de la globalité de sa vie, corps, esprit, émotionnel. Tant que le patient est convaincu de l’existence de ses symptômes, il est prisonnier d’une réalité où « être malade » est la donnée essentielle. La douleur est un blocage d’énergie, elle varie cependant en fonction de sa localisation et de ses causes. Une même manifestation peut avoir différentes racines. Un déséquilibre émotionnel tel que le refoulement des émotions, joue un rôle important dans la douleur de la pathologie. Inversement une douleur persistance peut provoquer un ralentissement sur le plan psycho- émotionnel.
La Médecine traditionnelle Chinoise traitera la racine du problème aux symptômes. Une approche globale du déséquilibre.
Manger devrait être un véritable acte de conscience.
« Celui qui ne sait manger, ne sait vivre ? »
Aujourd’hui quand on demande en Chine « Comment vas tu ? » en réalité on demande « as-tu bien mangé ?» . En Occident, Hippocrate n’a-t-il pas dit «Que ton alimentation soit ton médicament » ?
En portant une attention particulière à notre alimentation, on fait du bien à son corps et à son esprit. La diététique chinoise permet d’apporter énergie et bien-être à cet ensemble. En diététique chinoise pas de régime, les aliments ne sont pas considérés en fonction de leurs différents apports en macro et micro nutriments, ils sont définis par cinq natures (froide, chaude, fraîche, tiède et neutre) et cinq saveurs (acide, amer, doux, piquant et salé) qui ont chacune un impact sur notre organisme. Chaque saveur correspond à un organe de la médecine chinoise sur lequel elle agit de façon spécifique. Un aliment de nature froide, refroidit le corps et ralentit les fonctions organiques, un élément de nature chaude stimule les fonctions vitales et augmente le métabolisme. Il suffit d’une bonne répartition alimentaire et faire la part belle aux aliments vivants: énergie vitale fruits et légumes de saison, graines germées, herbes fraiches …
La diététique chinoise préconise de s’alimenter en pleine conscience et être attentif aux signaux de son corps. Ne pas dépasser le seuil de satiété pour ne pas fatiguer son organisme. Dans la Chine ancienne, il n’y a pas de différence entre les aliments et les remèdes. Aujourd’hui encore, ce que l’on mange et boit constitue la meilleur médecine. La diététique chinoise va permettre de réajuster l’équilibre énergétique de l’être humain, en fonction des saisons mais aussi sa constitution et de sa santé. Les aliments sont ils frais ? De saison ? Le plus proche de leur nature ? Leurs provenances ? Il nous faut nous nourrir comme nous respirons, l’aliment doit être le moins transformé, le plus naturel possible, pour nous combler de sa vitalité et nous rendre encore plus vivant. On pourrait parler d’alicaments , aliments considérés comme des médicaments. En effet la diététique chinoise a 2 aspects : préventive mais aussi thérapeutique et curative. Lorsqu’on utilise les bienfaits thérapeutiques des aliments et aussi des recettes spécifiques pour soigner des maladies, comme par exemple manger 3 pommes par jour et du céleri en branche tous les jours pour le traitement de l’hypertension artérielle. On profite des vertus thérapeutiques des aliments, on se soigne en mangeant et on prend conscience que manger ne sert pas seulement à égayer nos papilles.
Expérience personnelle :
« Vous n’êtes pas que cette douleur, vous n’êtes pas que cette maladie !» Stéphany Orain, Psychologue clinicienne.
Etant engagé dans une association de lutte contre le cancer du sein depuis 4 ans maintenant, cela me permet d’être proche de beaucoup de femmes en rémission. Celle qui l’ont vaincu le savent, le cancer du sein laisse des séquelles importantes sur le corps et l’esprit. En plus de l’état psychologique, la fatigue, le stress, les douleurs chroniques, l’anxiété, les troubles du sommeil, le manque d’énergie, troubles de l’humeur, les cicatrices …tous ces symptômes impactent considérablement leurs vies au quotidien. Les traitements ont été difficiles et épuisants, accompagnés par les effets secondaires importants. De plus la perception du message douloureux peux varier d’une personne à l’autre en fonction de plusieurs facteurs, les émotions, les pensées, les croyances, l’entourage familiale. J’ai trouvé intéressant de travailler sur 3 d’entre elles avec des profils totalement différents, à raison de 2 rendez vous par semaine pendant un mois.
A chaque rendez-vous nous commencions par une lecture émotionnelle, une écoute de leurs pensées et sur les sensations corporelles qui, à l’instant T leurs posaient problème ou qui, à l’inverse ont été agréables. J’ai ainsi adapté mes séances à leurs besoins. Nous commencions la séance par 20 minutes de méditation de pleine conscience, afin de les ancrer dans l’instant présent et 10 minutes d’écoute de leur intérieur, afin de les reconnecter au soi et ainsi rétablir un lien entre le physique et le psychique, corps et esprit. Cette expérience leur a permis de vivre en conscience de la présence de soi, sans subir les maux de leur quotidien. Après un rapide diagnostic je leur proposais 45 minutes d’acupression, les problématiques pouvaient être très différentes d’une séance à l’autre (douleurs diverses, constipation, céphalées …) la fatigue et le manque d’énergie étaient néanmoins à travailler à chaque séance, pour les 3 patientes. Conseillé « sans imposer, ni juger » un régime alimentaire, en leur exposant les bienfaits de manger plus vivant et en conscience.
Le bilan est très positif ! Les trois patientes ont constaté une amélioration visible de leur humeur, de la qualité de leur sommeil (devenu plus réparateur) et de la diminution de leurs divers maux . Ces séances ont aussi eu un impact positif sur l’ensemble de leur vie, grâce à des prises de consciences sur l’importance de se connaître, de s’écouter et d’être plus présente dans leur vie. Elles ont aussi prit conscience qu’une bonne hygiène de vie et prendre des mesures de prévention vont les aider à s’éloigner de la maladie et des souffrances qu’elles engendrent. Ainsi que d’appréhender leur vie sous un autre regard. Elles ont pu saisir l’importance d’agir sur leur monde intérieur, en restant à l’écoute de soi.
Conclusion, vivre en conscience peut-il apprendre à gérer la douleur ?
Pour l’Organisation Mondiale de la Santé, la Médecine Traditionnelle Chinoise est « la somme des connaissances, des compétences et des pratiques basées sur les théories , les croyances et les expériences propres aux différentes cultures et qui sont utilisés pour prévenir, diagnostiquer , soulager ou soigner des souffrances physiques et mentales . » La médecine Chinoise soigne la personne et non pas la maladie … il n’y a pas de dissociation entre le corps et l’esprit.
Quand on parle de l’Esprit en Médecine Chinoise cela comprend différents aspects tels que la partie innée / acquise de l’Esprit, les tempéraments, les différents types de consciences, les raisons du cœur, les activités mentales, les désirs, les émotions, les comportements …
Son but est de révéler la nature profonde de l’individu en lui faisant découvrir son potentiel et ses ressources pour tracer son propre chemin, tout en apaisant ses souffrances. Cela passe nécessairement par la recherche d’un équilibre, s’harmoniser avec le monde extérieur et harmoniser ses émotions internes. Vivre en conscience, c’est une façon différente de percevoir les événements de la vie, dans le moment présent, dans une attitude de lâcher-prise qui favorise l’expression de ses ressentis et sa nature profonde.
C’est ce que l’on appelle « présence à soi », en ressentant sans jugement et avec bienveillance les événements que l’on vit.
Se reconnecter à plus d’authenticité, apprendre à accueillir les ressentis, afin de traverser les variations de la vie. La conscience de soi et la bienveillance permettent d’être plus réceptif aux ressentis des autres. Cultiver bien-être et sérénité lorsqu’on souffre d’une maladie douloureuse représente un défi réel. La pleine conscience permet de relever ce défi. Sa pratique régulière apporte une attention constante et aimante à tout ce qui survient dans l’esprit et le corps. Il est aujourd’hui réaliste, de pouvoir compter sur le pouvoir de vivre en conscience pour soulager les maux et favoriser la guérison … On n’en fait pas disparaître les symptômes mais la façon dont on les perçoit.
C’est une véritable école de l’acceptation. Vivre en conscience peut aider à affronter les sentiments de doutes et de peurs, en adoptant une approche d’acceptation et de non-jugement . Elle aide aussi à retrouver et conserver son équilibre mental.
Les personnes peuvent ainsi percevoir les sensations désagréables qu’ils vivent, de façon moins accablante.
Sources
Livres :
- Se sentir bien malgré la maladie – Elana Rosenbaum
- La douleur en médecine Chinoise – Sun Peilin
- Manuel d’acupuncture – Peter Deadman
- Le pouvoir du moment présent – Eckhart Tolle
- Le Tao Te Ching – Lao Tseu
- Dis-moi où tu as mal , je te dirais pourquoi – Michel Odoul
- Les aliments qui nous soignent – Josette Chappellet /Philippe Sionneau
- Les gardiens de l’âme – Nora Franglen
- Les pensées qui soignent – Christophe André et Michel Le Van Quyen
- Pratiquer la théorie de la pleine conscience pas à pas – Christine Mirabelle / Aurélie docteur
- La médecine traditionnelle chinoise et le cancer – Dr Yongfu XU
- La pleine conscience, votre allié face au cancer – Linda E.Carslon et Michael Speca
- Reconquérir le moment présent de votre vie / méditation de pleine conscience – Jon Kabat-Zinn
- Cancer : comment la médecine chinoise peut vous aider – Jean-Luc Amouretti
- L’agilité émotionnelle – accueillir ses émotions et les transformer – Dr Susan David
Conférence:
- Conférence du 6 mai 2022 Corinne Isnard – Impact de la pleine conscience sur les maladies chroniques .
- La neuroscience de la pleine conscience , la méditation et le soulagement de la douleur – Sébastien Kaulitzki – Journal of Neuroscience