Lorsque nous ouvrons les portes de son cabinet, nous entrons dans une intimité.
Une histoire s’écrit, celle de tous les possibles, avec les vies et l’environnement qui la composent ; un instant, une énergie et toute la complexité et la beauté d’une humanité qui se redéfinit inlassablement.
Une invitation aux premières loges de cette bulle singulière, unique où l’énergie se dessine, ensemble, autour du vivant en confiance.
Avant de commencer mes premiers pas en tant que thérapeute il y a 6 ans, j’avais été formée une première fois en Médecine Traditionnelle Chinoise, entre mes 18 et 21 ans en Suisse, ce, en parallèle d’études plus conventionnelles.
Je ne pratiquais ensuite qu’auprès de mes proches, avant de laisser une routine grignoter ce temps pour du fonctionnel.
En parallèle du master que je préparais, j’ai ensuite étudié en conservatoire l’art, ce moyen d’expression, de partage qui est à mes yeux universel et qui est l’une des premières thérapies qui touche l’inconscient émotionnel.
J’ai toujours été fascinée par les émotions, les sentiments pour des raisons que je ne décrirai pas ici.
Tout au long de ma vie je me suis formée et ai expérimenté diverses pratiques d’enseignement telles que le yoga, la respiration, la synergologie, la sonothérapie, le magnétisme autour de celle centrale qu’est la Naturopathie.
Là où certaines et certains peuvent y voir de la dispersion j’y vois au contraire de l’hygiénisme où chaque pratique s’harmonise, se complète, s’équilibre, avec pour fil conducteur commun, une approche plus globale sur l’être humain pour un traitement de la cause de la cause et non des conséquences.
Un hygiénisme qui vient répondre à ce tout que nous sommes, si riche et complexe à la fois, un tout qui ne peut entrer dans une case et qui défie chaque vérité au rythme de l’aiguille rouge d’une horloge.
A ma Naturopathie il manquait un autre axe central, une dimension, celle de l’enseignement de la Médecine Traditionnelle Chinoise que j’avais abandonnée quelques années plus tôt, certainement à cause de cases sociétales qui prenaient trop d’espace. Un abandon qui au fil des années s’inscrit dans l’oubli avec la nécessité aujourd’hui de retrouver les bancs pour une réinitialisation avec un œil nouveau.
Ces cases… Parlons-en quelques instants.
Qui ne s’est jamais senti confronté à se façonner selon l’image, la case, le code, qu’importe d’ailleurs l’appellation ?
Qu’elles soient culturelles, économiques ou sociales, leur nature nous le savons, n’est malheureusement pas axée sur une santé optimale, elle répond au fonctionnel, au détriment de l’instinct, des émotions et surtout du vivant.
Dès le plus jeune âge la société nous conditionne à être une grande partie de nos journées assis derrière un bureau, alors que nous sommes tout sauf des êtres passifs.
Selon la thérapie des intelligences multiples du psychologue, professeur de sciences de l’éducation à l’université de Harvard, et professeur de neurosciences à l’université de Boston, Howard Gardner, l’être humain compterait 9 types d’intelligences.
- L’intelligence verbo-linguistique
- L’intelligence logico-mathématique
- L’intelligence corporelle-kinesthésique
- L’intelligence spatiale
- L’intelligence interpersonnelle
- L’intelligence musicale-rythmique
- L’intelligence intrapersonnelle
- L’intelligence naturaliste
- L’intelligence existentielle
Howard Gardner s’est spécialisé dans des recherches sur les capacités cognitives des individus et met en lumière par ses travaux la négligence de bon nombre de ces intelligences par de nombreux systèmes éducatifs dans le monde. Cette théorie suggère que les conceptions psychométriques traditionnelles de l’intelligence sont trop limitées.
Dans sa phase de développement, de construction, d’éveil, l’enfance s’oriente donc vers un mental conditionné s’éloignant de l’instinct, de l’émotion travestie, pour le collectif.
Un renoncement à l’enfant intérieur abreuvé de croyances collectives et souvent amené à nier nos propres ressentis, une limitation peut-être de nos aptitudes et/ou générant des prédispositions à certaines pathologies que nous aborderons plus tard.
C’est précisément en ce sens que la synergologie trouve tout son intérêt en consultation, en effet, là où le rationnel réfléchit à ce que l’on dit en choisissant des mots, la communication non verbale, le langage du corps ne peut pas être vraiment contrôlé la plupart du temps.
Des études récentes démontrent que les émotions atteignent le circuit du mouvement et ont une influence dessus : https://www.sciencedaily.com/releases/2019/09/190910194249.htm.
Les gestes qui ne se contrôlent pas, sont ce que l’on appelle les marqueurs visuels des émotions. Le rationnel influence la réflexion, ce que la personne qui consulte dit, où le conditionnement, les peurs, la culture, peuvent travestir la réalité, le langage du corps ne peut quant à lui pas mentir. Les gestes reflètent ce que l’on ressent sur l’instant et ne définissent en rien une personne.
En prenant en considération les précédentes lignes portant sur certains de nos conditionnements de société, cela peut s’avérer utile en consultation au moment du bilan en offrant un angle de vue plus ouvert à l’analyse du tout, riche de sa complexité et de sa singularité.
Cette lecture est d’autant plus « intéressante » en Médecine Chinoise Traditionnelle qui intègre que les émotions, les sentiments sont la première cause interne des maladies.
« Je ne sais qu’une chose, c’est que je ne sais rien » Socrate
A présent, il me semblait important de citer cette maxime :
Les outils servent le travail, ici le diagnostic, voire l’analyse.
En rien ils ne définissent à eux seuls une vérité absolue.
Médecine Traditionnelle Chinoise et Naturopathie : La vieille dame et sa petite-fille.
La Médecine Traditionnelle Chinoise existe depuis des millénaires et s’est élaborée en observant des vivants et non en disséquant des morts. Ainsi, rien n’est vu comme statique où l’énergie est en mouvement. Elle vise l’harmonie de l’énergie à l’intérieur du corps en considérant les éléments extérieurs.
L’acupression qui sera abordée ici, repose sur le Tao Yin et prend en compte les dimensions physiques et énergétiques de l’être humain dans ce tout.
L’OMS la reconnaît comme la médecine traditionnelle la plus développée au monde. On considère qu’elle remonte à 2500 av. J.-C.
La Médecine Traditionnelle Chinoise est avant tout préventive, et traditionnellement le médecin n’était payé que si la personne restait en bonne santé. C’est aussi pour cet aspect de prévention et de conception holistique de la santé que la Médecine Traditionnelle Chinoise est une source d’inspiration de la Naturopathie actuelle.
Pour l’OMS, toujours, la Naturopathie est la médecine de bon sens, dans laquelle malades et praticiens collaborent pleinement pour tirer profit de la faculté d’autorégulation, d’autoadaptation et d’autoguérison de l’organisme humain. Elle se pose en système holistique, faisant intervenir à la fois le corps, l’esprit et l’âme.
Elle classe la Naturopathie comme la troisième médecine traditionnelle du monde, derrière la Médecine Traditionnelle Chinoise et la médecine Ayurvédique.
La Naturopathie holistique est une approche globale, holistique, où nous considérons la personne dans son unité, dans une dimension physique, psychologique et énergétique, spirituelle, avec le vécu, le contexte, l’hérédité, l’émotionnel.
Platon l’enseignait déjà :
« Il est folie de vouloir guérir le corps sans vouloir guérir l’esprit ».
J’aime à penser que la Naturopathie est une philosophie de vie avec ces 3 principes, le causalisme (traiter la cause), l’holisme (considérer l’homme total), l’humorisme (drainer et détoxifier) où l’émotion est prise en compte, là où en Médecine Traditionnelle Chinoise, elle est considérée comme la première cause des maladies. Et ce point précisément, en tant que thérapeute me sensibilise dans mes pratiques et soins.
Les émotions
Elles bougent, bousculent, stimulent, elles sont causes et conséquences, elles sont vivantes !
Le dictionnaire Larousse quant à lui, définit l’émotion comme étant une réaction et non une cause.
Définition Larousse
Nom féminin. (de émouvoir, d’après l’ancien français motion, mouvement)
Réaction affective transitoire d’assez grande intensité, habituellement provoquée par une stimulation venue de l’environnement.
En effet il s’agit d’un état émotionnel d’intensité variable qui est inné, l’empreinte de nos souvenirs, notre construction, et c’est aussi pourquoi nous sommes toutes et tous différents sur le sujet.
Classification :
Paul Ekman est professeur de psychologie et est l’un des pionniers à s’être intéressé aux mécanismes par lesquels se traduisent les émotions. Récompensé de nombreuses fois par le Research Scientist Award du National Insitute of Mental, ses recherches sont mondialement connues, et surtout utilisées de manière récurrentes en référence, et cela concerne notamment ses recherches portant sur les émotions fondamentales.
Il définit l’émotion comme « l’état de conscience, agréable ou pénible, concomitant à des modifications organiques brusques d’origine interne ou externe. »
Les recherches de Paul Ekman ont mené à cette classification des émotions :
- La joie
- La colère
- La pensée
- La tristesse
- Le dégoût
- La peur
- La surprise
Ces recherches ont montré que les 6 émotions de base sont exprimées et identifiées de la même manière par des membres de culture très variée (occidentale, non occidentale), mais aussi par des membres de cultures très isolée (tribu de Nouvelle-Guinée).
Il existe de nos jours plus d’une dizaine de classifications des émotions en psychologie, celle de Paul Ekman, est la plus utilisée comme base, par la recherche.
Cet inventaire des émotions dites primaires de base, a été publié en 1972.
Pourtant, il y a des millénaires, la Médecine Traditionnelle Chinoise répertoriait déjà 5, puis 7 (770-221 avant notre ère) émotions.
Les 5 premières étant :
- La joie
- La colère
- La tristesse
- La peur
Puis :
- La mélancolie/chagrin
- La surprise/panique
Très proche des recherches mondialement reconnues du vingtième siècle, et pourtant bien plus anciennes.
En Médecine Traditionnelle Chinoise, les émotions sont un enjeu majeur de la santé.
Il existe ici, les émotions dites pathogènes pouvant provoquer des dysfonctionnements dans l’organisme.
Les maladies sont provoquées par des causes :
- Internes
- Externes
- Les autres causes (Ni internes / Ni Externes)
Les causes internes englobent les émotions, les sentiments, celles externes couvrent ce que l’on appelle le climat, enfin les « ni internes / ni externe » peuvent concerner des intoxications alimentaires, des accidents, blessures, morsures, pollution etc…
Si nous orientons notre observation sur les causes internes, les émotions sont considérées comme étant pathogènes lorsque le mouvement qui les caractérise est bloqué, refoulé, absent, trop intense ou encore trop long et peut donc atteindre les organes qui ont une dimension psychique et physique.
Les émotions selon l’énergétique chinoise doivent être équilibrées, ne pas avoir d’émotions est un problème, en avoir en excès aussi.
Les exprimer permet le mouvement, participe au flow du vivant, ne pas les exprimer peut les installer à l’intérieur du corps et générer des accumulations et/ou des blocages d’énergies à l’origine de déséquilibres qui amènent vers la maladie.
L’expression des émotions est donc fondamentale.
Les dimensions culturelles, conventionnelles, peuvent être un frein à cet essentiel. La crainte du collectif à laquelle nous avons pour la plupart été conditionné dès le plus jeune âge comme évoqué précédemment, invite à taire ses émotions en faveur d’une activité essentiellement passive dans l’apprentissage de codes. Être assis derrière son bureau d’écolier et ne pas exprimer ses émotions pour ne pas interférer avec le fonctionnel mis en place pour formater. Je ne suis ici pas dans un jugement de « bien » ou de « mal », je souligne des faits qui dans un cadre économique et social sont certainement bénéfiques, rentables, mais qui sur le plan de la santé sont au contraire à l’origine de déséquilibres et donc comme vu ensemble, selon l’énergétique chinoise, de potentielles maladies.
Ne pas vouloir exprimer une émotion, par crainte de déranger, mettre mal à l’aise, ou même faire souffrir l’autre, ou risquer d’être moins apprécié ; déséquilibre le tout.
Prenons de la hauteur, en exprimant son émotion, l’être humain qui l’exprime, va faire circuler l’énergie grâce à cette émotion dans ce tout, vers ses semblables et contribue ainsi à une écologie du système global. En donnant cette impulsion, cela autorise une circulation des énergies, les bloquer peut générer une stagnation d’énergie, pour la personne à l’origine de cette rétention mais aussi, pour les personnes vers qui l’émotion est destinée. Les priver de cette expression donc, c’est aussi les priver de cette énergie, d’une évolution. La nature de l’expression ne doit pas être considérée comme positive ou négative, dès lors qu’elle est ressentie, elle est à accepter, à considérer, et à vivre.
Concernant les déséquilibres émotionnels, qu’ils aient été provoqués par un vide ou une plénitude, ces derniers peuvent être problématiques pour l’organisme.
Une émotion tue et non exprimée peut s’exprimer ensuite de manière excessive et léser les organes Zang, perturber le Qi et créer des dysfonctionnements dans notre temple, notre corps.
Voici en exemple, une observation de deux des sept émotions sur les organes.
- La joie :
- Émotion qui favorise notre santé ainsi que la circulation du Qi et du Sang.
- Devient pathogène en excès, elle peut attaquer le Cœur qui est son organe cible et interférer sur sa relation avec le Shen qu’il abrite, ralentit le Qi, lorsqu’elle est brutale elle peut être proche du choc émotionnel
- Les symptômes peuvent être des palpitations, une euphorie, une surexcitation, insomnie.
- Chaque traitement envisagé sera à déterminer au cas par cas en fonction du bilan énergétique lors d’une consultation, nous pouvons envisager concernant le feu du coeur, le 8C et le 9C pour calmer le feu du coeur, le 15RM pour calmer l’esprit et éliminer la chaleur, le 6Rte pour augmenter le Yin et rafraîchir le feu ainsi que le 17RM point de réunion du Qi. Le 11GI peut ici aussi éliminer la chaleur. Le 7P pour tonifier le Qi du poumon et stimuler la fonction de descente. Le 6RN pour tonifier le Yin du Rein. (Enfin avec une approche en sonothérapie ici complémentaire, stimuler le point extraordinaire Yintang avec un diapason pierre Améthyste – Chakra 6 : Venus 221.23 hz).
- La colère :
- Émotion saine lorsqu’elle est exprimée rapidement.
- Devient pathogène lorsqu’elle est bloquée ou excessive, elle affecte le foie, fait monter le Qi, la circulation sanguine.
- Les symptômes peuvent être l’irritabilité, la fureur, des insomnies, des maux de tête, l’animosité, l’indignation, l’amertume, des vertiges, des suffocations, pouls en corde…
- Chaque traitement envisagé sera à déterminer au cas par cas en fonction du bilan énergétique lors d’une consultation, nous pouvons envisager de calmer l’esprit, calmer le foie drainer le feu, faire circuler le Qi du foie en cas de stagnation dû à la colère, susceptible de générer un envahissement de l’estomac par exemple. Drainer le feu de l’estomac, nourrir le yin du rein.
Ici, quelques pistes de points à adapter en fonction de la personne qui consulterait :
17RM, 2F, 3F, 6MC, 13F, 13VB, 12RM, 34VB, 6Rte, 2F, 1RN
Les grands Classiques de la Médecine Traditionnelle Chinoise évoquent la corrélation entre les cinq organes Zang et les émotions.
Le Rein, le Foie, le Poumon, le Cœur et la Rate produisent cinq énergies : les émotions.
Dans la théorie chinoise, chaque organe et son viscère sont associés à une émotion, à un élément et une saison.
- Le Rein et la Vessie sont associés à la peur, la surprise/panique et à l’Eau.
Saison : Hiver - Le Foie et la Vésicule Biliaire sont associés à la colère et au Bois.
Saison : Printemps - Le Poumon et le Gros Intestin sont associés à la tristesse, la mélancolie et au Métal.
Saison : Automne - Le Cœur et l’Intestin Grêle sont associés à la joie, la surprise/panique et au Feu.
Saison : L’été - La Rate et le Pancréas sont associés au souci/pensée et à la Terre.
Saison : Intersaison
Petit zoom sur ce grand Général (du corps)
Mon attention va à présent se porter sur le foie qui, comme nous l’avons observé en médecine chinoise, est associé en pathogène à la colère exprimée et non la réprimée qui serait plus de la peur ou de la tristesse. Au contraire ici l’émotion est élévation, elle se développe et honore parfaitement sa saison, le printemps, l’éveil du Yang, comme une branche qui pousse avec puissance.
Nous pourrions nous demander pourquoi cette attention particulière ?
La réponse est simple, pour sa dimension influente.
En effet, le foie sur le plan énergétique, a la particularité de réguler les circulations énergétiques du Qi et du sang. Si le foie est perturbé, cela aura donc des conséquences sur le fonctionnement énergétique des autres organes. C’est un organe qui tient une place centrale. C’est le moteur essentiel de la régulation volumique du sang. Il assure donc, la bonne marche et la facilité des mouvements et de la transformation de l’énergie et il régule entre autres l’activité fonctionnelle des « douze organes ».
De plus, selon la médecine chinoise, en constitution énergétique chinoise, les émotions réprimées peuvent souvent s’accumuler au niveau du foie.
Notons que les femmes, possèdent dans leur constitution, une voie de drainage et d’expression par le sang menstruel, et une autre voie commune aux hommes aussi mais plus réprimée par ces derniers pour des raisons souvent encore culturelles que sont les larmes. Ces voies contribuent à l’entretien et drainage de l’énergie du foie.
Statistiquement les hommes sont plus sujets aux maladies liées au foie, et selon la Médecine Traditionnelle Chinoise ce que nous venons de souligner y est étroitement lié.
Inspirée par son aïeule chinoise, mais aussi par l’environnement du tout, la Naturopathie, préconise au printemps des cures de détoxication de l’organisme ciblées très souvent sur le foie. Plantes telles que le radis noir, artichaut, pissenlit*, ou encore protocole de cure du foie et de la vésicule biliaire d’A. Moritz, fervent adepte de l’ayurveda, c’est le moment idéal pour accompagner corps et esprit vers un nettoyage en profondeur. Evidemment en dehors de cette saison, ces nettoyages du corps et de l’esprit, peuvent être envisagés en fonction des personnes suivies.
* Que l’on retrouve aussi en recommandations alimentaires en MTC
Le transgénérationnel
Nous sommes des réponses à des questions non résolues de nos ancêtres. Carl Gustave Jung
Comment traiter la question du sentiment, de l’émotion, sans se pencher sur le transgénérationnel ? Il se définirait par le lien psychique entre les membres de la famille et leurs aïeux, voire ancêtres. Il me semble indispensable d’évoquer la théorie psychanalytique transgénérationnelle, même si à ce jour, la science n’a sur le sujet, aucune preuve rationnelle ou explication scientifique.
Ceci-dit, ce que l’on appelle, l’épigénétique, qui correspond au domaine se focalisant sur tous les facteurs ou modifications qui ne sont pas codés par la séquence d’ADN, « émet l’hypothèse d’une possible altération de l’expression de nos gènes, de manière réversible et transmissible, par l’influence de nos émotions ». A l’échelle des générations, elle intervient dans certains états chromatiniens qui peuvent être transmis à la descendance sur plusieurs générations.
Sommes-nous constitués en partie, génétiquement prédisposés par ce qui nous est transmis par nos aïeux ? Sommes-nous porteurs de l’héritage de nos familles, de non-dits, d’émotions stagnantes qui n’appartiendraient pas à celles d’une histoire commencée à la naissance ?
La génétique, la biologie, le psychisme et la culture coloreraient nos émotions, les psychanalystes Török et Abraham ont effectué des travaux sur les secrets qu’abrite une personne endeuillée, selon eux, le secret, créé une crypte au sein du moi, refoulé, potentiellement transmissible aux générations suivantes. L’existence d’un secret, d’une émotion tue, bloquée, favoriserait selon ces travaux la transmission.
Quant au psychiatre Claude Nachin il émet l’hypothèse que « la transmission psychique ne serait pas héréditaire, que celle-ci résulterait d’un héritage familial précoce qui s’opèrerait au travers des interrelations précoces, mère-enfant et parents-enfant, d’abord fondées sur les attitudes, les gestes, la mimique et la vocalité ». Plusieurs recherches scientifiques en cours dans le monde portent l’espoir de véritables découvertes dans un futur proche sur le sujet.
Ce qui suscite d’avantage mon attention sur ces travaux, c’est que l’existence d’une mémoire traumatique biologique autorise comme précisé plus tôt « une possible altération de l’expression de nos gènes, de manière réversible et transmissible, par l’influence de nos émotions ».
En ce sens, le travail en énergétique chinoise des symptômes permet d’envisager une influence sur des émotions transmises ou non par le transgénérationnel, là où d’autres corps de métiers comme la psychanalyse, portent une analyse qui commencerait à se construire à l’enfance. Le Larousse la définit comme suit :
« Méthode d’investigation psychologique visant à élucider la signification inconsciente des conduites et dont le fondement se trouve dans la théorie de la vie psychique formulée par Freud. [La psychanalyse, tout en se situant dans le prolongement de la découverte progressive des phénomènes inconscients au fil du XIXe s., marque une rupture tant elle renouvelle la conception du sujet humain. Pour Freud, la personnalité se forme à partir du refoulement dans l’inconscient de situations vécues dans l’enfance comme sources d’angoisse et de culpabilité. La sexualité, de manière générale, joue un rôle majeur. La réapparition des éléments refoulés et, par-delà, toute la pathologie psychique relèvent du jeu complexe des instances qui composent l’appareil psychique, dont Freud a proposé deux modèles, ou topiques, successifs (d’abord inconscient, conscient, préconscient puis ça, surmoi, moi). Comme thérapeutique, la psychanalyse vise à la prise de conscience du refoulé à la faveur de la cure, qui est marquée par les deux phénomènes de la résistance et du transfert.] ».
Ou devons-nous considérer que les soins apportés en énergétique chinoise, traitant les symptômes comme étant l’approche la plus complète que le consultant soit en conscience ou non sur le travail de construction ou de déconstruction émotionnelle ? Ou encore deux approches peuvent-elles être complémentaires en fonction des cas ? Et en ce sens, les soins qu’une personne peut recevoir pourraient être dans une optique de suivi, de considération globale et de communication.
Faudrait-il que la personne qui consulte soit en conscience du travail fait comme en psychanalyse définie plus haut, pour ainsi toucher diverses dimensions dans ce tout, en embrassant les trois trésors ? (Ce, en considérant qu’il existe aujourd’hui des psychanalyses axées sur le transgénérationnel, mais non généralisées).
Sources :Conférence : la mémoire traumatique, Boris Cyrulnik, Université de Nantes, Expression in Offspring”, Ziadan and al., 2013, « Maria Torok, les fantôme de l’inconscient » « L’écorce et le noyau », p.389, VI. Le travail du fantôme dans l’inconscient et la loi de nescience, Nicolas Abraham et Maria Torok
Vers une prévention et une transmission.
Si l’on considère comme développé plus haut, que la société conditionne dès le plus jeune âge la non expression des émotions, et en considérant que les émotions sont les premières causes des maladies en Médecine Traditionnelle Chinoise, il me semble justifié d’y accorder une importance cruciale dans une consultation.
Informer même brièvement est aussi un moyen d’honorer l’essence même de la MTC dans la prévention. C’est aussi sensibiliser sur l’écologie globale et rappeler à l’instinct et l’écoute de soi.
C’est aussi une clé pour embrasser son enfant intérieur et peut-être oser être.
Favoriser une écologie globale en invitant la personne qui consulte à être en conscience sur l’expression de ses sentiments, la responsabiliser lors des premières consultations sur l’importance d’une énergie qui circule par l’émotion. Inviter à essayer de ne pas retenir une émotion, la laisser circuler naturellement, sans lutte, pour qu’elle ne puisse s’installer ou devenir chronique.
Les émotions sont mémorisées à l’intérieur du corps, le plus souvent à l’insu de notre conscience. Et contrairement à la psychothérapie classique, en Médecine Traditionnelle Chinoise, on traite l’énergie sans devoir passer par le conscient.
Il me semble cohérent d’informer la personne qui consulte de cet aspect essentiel afin qu’elle puisse être en conscience et ainsi s’autoriser peut-être à sortir du conditionnement qui enferme trop souvent. C’est aussi responsabiliser pour favoriser une meilleure santé.
En sortant de certains schémas.
Que la personne qui consulte y soit sensibilisé ou non ne sera pas de notre domaine, mais l’informer me semble utile en fonction des pathologies à traiter, et/ou si cela est nécessaire, lors d’une première consultation en invitant le consultant à exprimer ses émotions au quotidien car cela contribue à une meilleure santé.
Lors de mes cas pratiques en acupression, j’ai volontairement alterné mes soins en axant un contexte préventif adapté dans certains cas et pas du tout dans d’autres.
- Sur 7 profils de sportifs professionnels (hommes) que j’ai pu traiter, les 5 qui ont été sensibilisé sur le facteur « sentiment » sont unanimes, un retour systématique en fin de consultation s’est manifesté sur l’échange court permettant de conscientiser, d’informer sur l’importance émotionnelle. Ce, sans aucune sollicitation. Les sensations ressenties ont été définies par les mots « puissance » et « profond ». Les 2 autres personnes n’ont pas manifesté leurs ressentis en fin de consultation de manière spontanée. C’est seulement à ma sollicitation lorsque un espace leur a été mis à disposition que cela s’est fait. La première s’est endormie et s’est dit très bien en ressentant déjà certains bienfaits, la seconde se sentait mieux qu’avant la consultation mais n’a pas constaté de bienfaits considérables. Les jours qui ont suivi, les 5 personnes unanimement m’ont exprimé gratitude, ont manifesté spontanément certains de leurs ressentis, et ce qui m’a le plus surprise, toutes sans exception ont exprimé la volonté de prendre plus soin d’elles pour optimiser d’avantage leurs entrainements sur l’aspect énergétique. Enfin, pour les deux autres cas, l’un m’a sollicité afin de savoir si une autre consultation serait utile selon moi, ce, non pas dans une continuité de soins car celui-ci se sentait beaucoup mieux, mais selon ses mots « au cas où ». Et l’autre n’a manifesté aucun échange sur le sujet et se sentait plein d’énergie suite à la consultation après ma demande 4 jours après.
Ce que je constate, c’est qu’en considérant la singularité de chaque séance, sur les points travaillés, ces 7 profils me confortent dans l’idée de trouver un équilibre dans la transmission afin de peut-être contribuer à une écologie globale. Je compte réitérer l’expérience avec d’autres profils afin de trouver le bon équilibre, et approfondir cette approche préventive pour l’intégrer ou non de manière régulière en consultation, car après avoir épluché de nombreuses études, avoir sondé divers professionnels, il manque un aspect essentiel à ma réflexion ; la richesse de l’expérience.
Les pratiques de Qi Gong, de Yoga, de méditation, Tai chi, de sonothérapie, et surtout de respiration, première nourriture du corps, peuvent être conseillées en complément des séances d’acupression.
Les émotions sont vitales.
La valeur de la vie ne peut se mesurer que par le nombre de fois où l’on a éprouvé une passion ou une émotion profonde. Soichiro Honda