Mon parcours, ou comment bien vivre son hypersensibilité ?
J’ai longtemps pensé que c’était une vraie tare d’être hypersensible, mais la vie m’a démontré que c’était une pépite. Et maintenant que je l’accepte et m’en sert dans mon quotidien et mon travail je ne voudrais surtout rien changer même si ça n’a pas toujours été simple de vivre avec. Être hypersensible c’est ressentir tout de façon augmentée, les bruits, les lumières, les odeurs, l’énergie des gens, ou des lieux. Ça peut être aussi de passer des moments calmes, où aller acheter son pain est un exploit qui peut prendre toute notre énergie à des périodes très créatives où tout s’enchaîne à 200 à l’heure. C’est aussi ressentir une douleur physique ou émotionnelle qui ne nous appartient pas et d’emmagasiner toutes ces perceptions sans savoir quoi en faire, comment se protéger et plus encore faire le tri entre ce qui vient de nous ou des autres. Donc beaucoup de sensations, d’informations qu’il faut arriver à traiter, hiérarchiser, nettoyer, gérer. A cela, pour ma part se rajoutent des informations captées, que j’appelle “flash info”. Ça peut être des images ou des injonctions. Elles me guident et me permettent de gagner du temps et de l’énergie et me donnent des solutions. J’ai mis du temps à leur faire confiance mais après avoir testé de vivre sans, j’ai décidé qu’elles feraient partie de ma vie. Curieusement je reçois beaucoup de personnes, de tous âges ayant cette hypersensibilité. J’apprécie de les guider pour qu’elles l’acceptent et trouvent comment en faire une force dans leur vie.
La souffrance des autres a toujours résonné en moi. Sans chercher je trouvais ce qui n’allait pas chez les gens que je rencontrais. Enfant comme adolescente j’étais très souvent malade, un peu comme si je testais toutes sortes de maladies qui ne duraient pas très longtemps. Le médecin de famille me surnommait “Miss catastrophe”. J’étais aussi très mal dans ma peau. Adulte j’ai choisi une profession où ma créativité pouvait s’exprimer. Mes problématiques de santé et mon mal être se sont estompés pendant un temps, puis grosse dépression, ce qu’on appellerait maintenant un burn-out. Durant ma reconversion je me suis dirigée dans le créatif et le manuel et j’ai fait une formation de 9 mois de potière où j’ai appris le tour. Mes mains étant toujours en contact avec la terre, mes ressentis se sont développés et des picotements sont apparus. Je me souviens que mes mains découvraient tous les matériaux à leur portée, toujours avide d’approfondir le sens du toucher . En parallèle j’ai commencé le Qi Gong et j’ai passé mon premier degré de Reïki.
L’énergie à cette période est devenue plus concrète dans le sens où je la percevais en moi et ma sensibilité s’est accrue. C’était un peu comme dans un grand huit d’émotions et de sensations. Ce n’étaient ni maîtrisable ni compréhensible. J’ai petit à petit compris qu’il fallait persévérer et que “ma mission de vie” était d’aider les autres grâce à l’énergie. J’ai passé mon deuxième degré de Reïki et j’ai proposé des soins aux personnes autour de moi.
A partir de là j’ai vraiment eu la sensation que j’avais trouvé une partie de la solution. Ça me faisait du bien de prendre soin des autres. Puis je suis devenue maman et mon fils a reçu une sacrée dose d’énergie pendant son enfance. Comme le métier de potière ne correspondait pas à mes attentes, j’ai suivi une formation de professeur de yoga pendant quatre ans et j’ai affiné mon cursus avec deux années consacrées aux cours individuels. J’ai ouvert ma salle dans un centre bourg. Je pouvais faire du bien grâce au yoga et ma sensibilité et ma créativité m’ont permis de faire des séances correspondant aux différents besoins de mes élèves. Je pensais enfin être arrivée au but et c’était un grand soulagement pour moi.
Un an après, on m’a proposé de me former à un Qi Gong très particulier par un maître de Kung Fu Hongkongais qui venait faire un stage une fois par an dans ce coin perdu du nord de la France. Dans le style des 7 étoiles de la Mante religieuse maître Lee Kam Wing enseigne des centaines de Taos de Kung Fu et une pépite de Qi Gong “les 18 Lorhans Gung” de Bodhidharma qu’il gardait précieusement pour les ceintures noires. Il a souhaité le partager avec le monde occidental pour des personnes désirant garder la forme et la santé. C’était complètement improbable que ça soit moi qu’il forme et j’avoue même avoir refusé dans un premier temps. Puis j’ai compris qu’un cadeau comme celui-là ne se représenterait pas une deuxième fois.
Le Qi Gong a changé ma vie. Il m’a permis d’entraîner mon énergie pour qu’elle soit plus fiable et présente à tout moment. Je suis devenue plus forte et en meilleure santé. J’ai compris que la nature était indispensable à ma vie et que je pouvais me recharger énergétiquement à son contact. Quand j’ai enseigné cette pratique, je me suis rendu-compte que les participants se sentaient mieux rapidement. Mon maître ne m’ayant pas enseigné la théorie, je me suis formée sur les bases de la médecine chinoise et depuis je continue sur cette longue route. Pour moi c’est indispensable de pratiquer quand on travaille avec des groupes et que l’on fait des soins. Quand on est dans cet état de Qi Gong, il y a une force intérieure qui nous porte. Elle permet une présence, une écoute, une énergie, de la bienveillance et une connexion. J’aime enseigner et partager cette sensation. C’est une discipline donc ça demande de la régularité, mais ce n’est pas un gros effort pour moi car quand je ne pratique pas je sens un manque, je n’arrive pas à me concentrer, j’ai beaucoup moins d’énergie et trouve la vie bien compliquée.Qu’est-ce qui m’a amenée à la médecine chinoise alors que je donnais des soins énergétiques de type magnétisme/Reiki ?
Comme toutes ces pratiques et techniques étant arrivées au fur et à mesure de ma vie sans que je fasse une réelle démarche structurée, j’ai ressenti le besoin de comprendre et d’être plus efficace. Le challenge était de trouver l’école qui accepterait toutes mes spécificités et mon bagage. J’ai fait des stages dans différentes écoles sans y trouver ma place. L’école Kendreka a cette qualité d’être à la fois très pointue dans son enseignement et d’accueillir les différentes expériences. J’ai aussi apprécié la générosité dans le partage des savoirs d’Amaël Ferrando. Je l’avais d’abord remarqué en lisant ses livres qui sont précis et remplis d’informations précieuses. La formation est du même acabit. Bien souvent, il y a beaucoup de rétention d’informations dans les parutions pour que les personnes viennent apprendre ce qui manque dans l’école de l’auteur. Mais là le parti pris est inversé, ça m’a mise en confiance.
Ce que je cherchais dans la formation d’acupression c’est d’avoir une feuille de route, une grille sur laquelle organiser mes soins. C’est clairement ce que j’ai trouvé avec le diagnostic de la médecine chinoise et les points des méridiens étudiés dans la formation d’acupression. Et bien que l’apprentissage soit ardu, cette recherche est très pointue et amène à des solutions claires et précises. Je peux mettre à profit toutes mes perceptions ce qui m’aide dans le diagnostic.
L’observation a une grande place dans la médecine chinoise, on regarde la personne à la foi dans le détail mais aussi en globalité, que ce soit son corps, son esprit, son comportement. Il y a quatre phases dans le bilan énergétique et l’observation est la première. Pour donner un exemple, la langue est un incontournable du diagnostic car elle est à la fois dans le corps mais on peut facilement l’observer. Suivant la forme du corps de la langue on aura une indication sur l’état du sang et du Qi nourricier. L’enduit fournit des détails sur l’état des viscères yang. L’humidité nous renseignera sur l’état des liquides organiques. Et la mobilité donnera aussi des informations essentielles. A cela on ajoute une cartographie des organes que l’on retrouve sur la langue. Les trois foyers y sont représentés, le foyer inférieur avec le Rein, la Vessie et les Intestins. Le foyer moyen où l’on retrouve la Vésicule Biliaire et le Foie sur les bords de la langue et l’Estomac et la Rate au milieu et enfin le foyer supérieur avec le Poumon et le Cœur au bout de la langue.
Puis on passera à la deuxième partie dite de l’auscultation qui nous permettra grâce à l’odorat et l’ouïe de recueillir encore des indices. La troisième partie, l’interrogatoire, va nous permettre d’approfondir notre diagnostic.Et la quatrième partie correspond à la palpation de la peau, des membres, de l’abdomen avec les points Mu qui sont comme des sonnettes d’alarme nous informant des déséquilibres ainsi que les points Shu du dos que l’on repère grâce à des tensions et enfin le pouls. Il y a 28 pouls répertoriés et chacun nous renseigne sur les problématiques de la personne. On va pouvoir recueillir des informations suivant l’endroit plus ou moins profond du ressenti des battements du cœur et en fonction des différentes loges, il y en a trois par poignet et elles correspondent aux organes principaux. La densité du pouls et son rythme continueront de nous guider. Et grâce à toutes ces informations on pourra déduire les déséquilibres de la personne. C’est un savoir d’une finesse et précision insoupçonnées. C’est une enquête que l’on mène afin de comprendre la racine du problème, ou de se décider de ne s’occuper que de la branche, parce que c’est le plus pertinent pour cette séance. C’est à la fois un magnifique mode d’emploi mais aussi une énigme permanente car chaque personne étant différente la médecine chinoise nous permet d’adapter au plus près le diagnostic et le soin. Pour un même problème, on ne va pas nécessairement procéder de la même façon.
Mais quoi faire de mes intuitions dans cette démarche intellectuelle ? Comment les associer sans nuire les unes aux autres ?
Pas évident quand on se pose toutes les questions nécessaires au diagnostic de laisser sa place à son intuition. La posture qui me semble la plus favorable est de rester très détendu et de ne pas chercher la solution immédiatement. Le Qi Gong se prête à ça. Quand je fais des soins je suis dans cet état pour que l’énergie passe bien, mais je me suis rendu compte que c’est très favorable pendant le diagnostic également. Plus je suis détendue et plus la personne que je reçois va l’être. Ce qui va lui permettre de me donner les informations précises correspondant à ma recherche. C’est très curieux de poser toutes ces questions, surtout que l’on va dans le détail jusqu’à l’intime. Donc une posture bienveillante convient bien. Bien souvent j’ai remarqué que les personnes donnent des indices précieux que ce soit pendant le diagnostic ou pendant le soin. L’échange énergétique commence donc dès le début. La partie intuitive peut me permettre de poser des questions auxquelles je n’aurais pas pensé et qui vont m’aiguiller pour mieux comprendre la problématique du déséquilibre.
La difficulté c’est d’être dans le flot du Qi Gong à chaque soin. Je n’ai, à ce stade, pas la solution. Un maître de Qi Gong, m’a enseigné qu’après avoir fait des années d’entraînement du Qi, au bout d’un moment elle a senti que “c’était le Qi qui la travaillait”. L’idée me plait. J’ai beaucoup plus de plaisir à faire mes cours ou mes soins quand je suis dans cet état, donc je vais continuer à cultiver ça en espérant que ça devienne mon quotidien.
Le questionnaire m’a permis d’aborder des sujets que je n’avais jamais évoqués du type des règles pour les femmes, l’hygiène de vie, les selles, les urines… et c’est un préambule qui permet de bien comprendre la personne et sa problématique. Je pensais que ça allait être compliqué pour les personnes de répondre à toutes ces questions mais en fait c’est loin d’être le cas. Plusieurs mon stipulé qu’elles appréciaient d’être écoutées et ne pas se sentir pressées par le temps. Car c’est vrai que c’est au début chronophage de faire le tour des différents axes mais les séances suivantes le questionnaire se fait plus rapidement.
Reste à gérer et prendre en compte, ou pas, les intuitions, qu’elles viennent d’un message visuel ou auditif. Ça reste déstabilisant quand on a prévu plusieurs points d’acupression et que le message d’un ou d’autres points viennent interférer le soin.
Est-ce qu’il faut s’interrompre et faire le ou les points indiqués ? Mettre plutôt ces points au bout de la liste ? Ou les programmer pour le prochain soin ? Comment faire quand on n’a pas encore étudié un point d’acupression ? Est-ce que ça ne sera pas contre-productif ? Combien de temps va durer la séance car tout ça n’était pas prévu dans le timing ?
Mon retour d’expérience est qu’il faut continuer à écouter ses intuitions. Comment savoir s’il faut chambouler le programme ? Pour moi tout dépend de comment l’information arrive. Si elle se répète de façon insistante, il est clair que ça devient une priorité. La personne à qui je fais le soin va être aussi un bon guide en m’aiguillant sur une douleur aiguë que le point que je travaille est en train de réveiller et de là des points vont venir facilement. Ce que j’ai pu observer c’est que quand je reviendrai au point qui a déclenché la douleur, il n’y aura plus de tension.
Comme je suis au milieu de ma formation d’acupression, je suis loin d’avoir intégré tous les points. Quand je recherche après les points que j’ai perçus intuitivement sur mon atlas d’acupuncture, j’apprends effectivement qu’ils étaient très appropriés, alors que je ne les connaissais pas encore. Je n’ai pas d’intuition hors sujet, ce qui pouvait m’arriver avant la formation car ma démarche était trop floue. Le fait de s’appuyer sur un diagnostic permet d’avoir une intention de soin très précise et l’intuition le sera aussi. C’est plus confortable, moins fatiguant, je me sens plus détendue et ça ne bride en rien le ressenti. C’est un peu comme si je pouvais utiliser l’énergie de soin et l’intuition dans les meilleures conditions. La structure leur permettant de se révéler. Je ferai le parallèle avec un artiste créatif qui n’a pas ou pas assez de techniques et qui n’arrivera pas à mettre en valeur sa créativité, car la structure lui fera défaut. De plus, les jours où il n’y a pas d’intuition, on suit la trame et on sait que ça va rééquilibrer le corps.
Retour d’expérience
Parfois on est parfaitement en phase avec la personne que l’on reçoit, d’autres fois on n’arrive pas à cerner la problématique malgré le questionnaire.
Dans ce cas je passe à la partie de l’auscultation en espérant que le corps donnera plus d’informations. Les points Shu du dos peuvent être d’une bonne aide. Mais quelquefois ils n’émettent aucune tension. Ça m’est arrivé sur une personne de 72 ans. Pourtant extérieurement elle avait des raideurs dans tout son corps. Mais quand je lui ai fait les manœuvres de Zhang Gen Tui Fa, qui pousse avec la paume de la main les points du méridien de la Vessie de chaque côté du dos et Zhang Gen Rou Fa qui les pétrit, je n’ai eu aucune indication de tension. J’hésitais sur la cause de son problème. Cette dame venait pour des vertiges. Je suis partie sur un vide du Yang du rein.
J’ai commencé avec le point Bai Hui. L’image du 20 VB m’est venue plusieurs fois. Comme je l’indiquais précédemment, quand l’information se répète, je la prends en compte. Je suis donc descendue sous l’occiput et j’ai trouvé un point de tension marqué. J’étais visiblement au bon endroit. Mes mains ont commencé à dénouer énergétiquement cette zone qui concentrait une tension importante. Puis je suis descendue sur le 23 Vessie pour recharger ses reins. Une fois passée sur le dos elle m’a donné une information importante qu’elle ne m’avait pas encore confiée et qui pour moi a expliqué pourquoi j’avais tant de mal à ressentir les tensions de son corps. Depuis toute petite elle avait subi des opérations chirurgicales à répétition pour des problèmes de hanches et de pieds. Son corps était habitué à la douleur et elle avait mis en place de nombreuses méthodes pour ne pas trop rajouter des crispations à sa souffrance. Elle ne souhaitait pas être perçue comme une personne ayant des problèmes donc elle savait gérer sa douleur. Ce qui explique pourquoi je ne les ressentais pas. En me donnant cette information, elle m’a permis de mieux comprendre son corps. J’ai trouvé des points qui l’ont soulagée, puis à la fin du soin j’ai travaillé au niveau des hanches et des pieds. J’avais la sensation qu’il était important que je mette une attention de douceur et de bienveillance sur des parties de son corps qui avaient tant soufferts.
D’une personne que je n’arrivais pas à capter au début du soin, c’est devenu un livre ouvert que j’ai pu aider avec beaucoup de douceur. A la fin du soin, alors qu’elle prenait toutes les précautions pour descendre de la table et se redresser doucement, je l’ai vue avoir un temps d’arrêt et me dire : je ne ressens plus de vertige, l’air abasourdi. C’est une personne qui suit mes cours donc je l’ai revue quelques jours plus tard, je l’ai sentie heureuse de pouvoir bouger sans crispations ni peurs. Elle m’a demandé un autre rendez-vous peu de temps après, en moi je me disais que c’était un répit de courte durée. En fait, elle avait envie que l’on travaille sur d’autres choses parce que ça avait tellement bien fonctionné qu’elle voulait continuer à améliorer son état. Il s’est avéré qu’il restait pas mal de choses qu’elle n’avait jamais exprimées de son histoire. Elle en a profité pour déposer les poids du passé trop lourds à porter. Elle m’a dit que maintenant elle arrivait à se poser et lire un livre, chose que jusqu’à maintenant elle ne s’autorisait pas. Depuis j’ai étudié le point 20 Vésicule biliaire, il a effectivement un effet favorable sur les vertiges, donc c’était vraiment très intéressant et d’à propos de le traiter.
Cette histoire illustre l’aide qu’apporte la médecine chinoise pour structurer un soin. Sans le diagnostic je ne sais pas comment j’aurais pu l’aider. Mais également, que les intuitions sont un plus indéniable dans la pratique. Ça me permet aussi de me détendre quand je ne comprends pas ou ne ressens pas. Et maintenant quand j’ai ce type de blocage, j’ai tendance à me dire qu’il y a une information qui me manque.
Parfois il faut simplement attendre que la confiance s’installe. La personne souhaite peut-être simplement nous protéger ou être certaine que l’on saura accueillir ce qu’elle a à nous dire avec bienveillance.
Pour moi ça fait partie du soin et pour ça il faut s’installer dans une écoute sans jugement. L’idée c’est qu’il y a autant de façons de penser que de personnes. La mienne n’est pas la meilleure. Il existe des exercices de méditation qui nous permettent de relativiser la notion de “bien” et de “mal” et du coup de moins juger. Quand on y arrive c’est plutôt confortable pour les relations et pour l’égo qui se nourrit de nos jugements. Le Qi Gong est une forme de méditation qui peut nous aider à améliorer notre ouverture d’esprit.
Pendant la formation d’acupression il faut pratiquer. Je donne cours à pas mal de personnes qui auraient bien besoin de soin. C’est donc le premier public à qui j’ai proposé des séances. J’ai remarqué que le soin en complément de la pratique, peu importe que ce soit du yoga ou du Qi Gong, permet aux élèves d’évoluer de façon très rapide. Je prendrai l’exemple d’une dame souffrant de fibromyalgie qui en un soin a eu des résultats impressionnants. Alors qu’elle ne pouvait être touchée, même par ses proches tellement ça lui procurait des douleurs, ce qui n’est pas simple quand on propose des soins en acupression, elle a accepté sans difficulté une heure d’acupression et le contact avec la table de massage peu rembourrée. Elle a senti des évolutions pendant les cours qui ont suivi la séance. Dès le deuxième rendez-vous, quinze jours après, elle m’a dit qu’elle ne souffrait plus des muscles comme avant. Il restait des douleurs aux articulations, mais elle s’était libérée de sa “carapace”, c’est l’expression qu’elle a utilisée. Elle m’a décrit les différentes étapes de cette évolution et l’importance des cours dans cette transformation. Ce n’est pas la seule, je regarde avec attention et essaye de comparer, quand c’est possible, les soins donnés aux personnes ne pratiquant pas et ceux pratiquants.
Conclusion
En guise de conclusion j’avais envie d’évoquer notre égo. Pas simple de le gérer quand on a du succès dans les soins qu’on propose, encore moins quand ça ne fonctionne pas. Il y a une distance à mettre dans tout ça. Notre soin consiste à équilibrer le Qi, les organes, l’esprit et rien d’autre. Nous ne guérissons pas, c’est le corps qui se charge de ça. Comment arriver à équilibrer les autres si nous n’entretenons pas notre propre harmonie. On a investi en temps, en argent pour apprendre et on a envie d’avoir des retours, du succès, de l’argent, une reconnaissance. C’est très humain. Mais mon ressenti est plus de l’ordre de l’aide.
J’aide à retrouver l’équilibre qui amènera la personne sur la voix de la guérison ou pas. Quand j’ai fait le soin cela ne me regarde plus, c’est l’histoire de la personne. J’aime savoir si la personne va mieux, mais des fois il faut accepter de ne pas avoir de nouvelles ou qu’elle nous dise qu’en fait elle n’avait pas de problème et soit dans un complet déni. Ce n’est pas toujours facile à accepter, mais clairement pour beaucoup de personnes ce n’est pas parce que l’on a mis de l’énergie ou fait un petit massage qu’ils peuvent se sentir mieux, donc ils se disent qu’en fait il n’avait pas de problème. En toutes occasions ça peut aider de garder une distance, prendre soin de son jardin intérieur. Diminuer la notion de bien et de mal pour éviter d’être dans le jugement. C’est un travail de tous les jours que l’on peut trouver dans la méditation, les pratiques corporelles, les balades dans la nature et tant d’autres choses. Mais il faut se donner le temps. Je nous souhaite de trouver cet équilibre !