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Introduction
Nous sommes ou serons tous un jour confrontés à la perte d’un être cher au cours de notre vie et même si le deuil est une épreuve tout à fait normale de la vie, chacun fait face à ses émotions avec plus ou moins de difficultés.
Chaque société a ses propres rituels afin de faire face à la peur de la mort et dire un dernier au revoir aux défunts. Mais passé ces rituels, où l’entourage familial et amical sont très présents, qu’en est-il de l’après ? Qu’en est-il de ce sentiment d’abandon, de solitude, de souffrance et même parfois de culpabilité ? Diverses étapes du deuil ont pu être mises en évidence et chaque personne les vit à son rythme et doit trouver les ressources afin de surmonter cette surcharge d’émotions. La réalité du deuil étant encore taboue dans notre société, certains osent franchir la porte d’un médecin, d’un psychologue, d’associations pour y chercher de l’aide. Mais la plupart du temps, chacun essaie de cacher ou renfermer ses émotions et puise au plus profond de lui-même pour avancer alors qu’il est pourtant si important d’exprimer et de verbaliser ses ressentis. Le deuil et toutes les étapes qui l’accompagnent est source d’épuisement, de déséquilibres énergétiques et a un réel impact sur la santé. Le personnel de santé parle même dans certains cas de deuil pathologique. En Médecine Traditionnelle Chinoise, les émotions ont une très grande place et si elles deviennent pathogènes, elles ont un effet sur l’énergie et peuvent devenir une source de maladie. Nous pouvons établir un rapprochement entre les différentes étapes et émotions du deuil et les sentiments en Médecine Traditionnelle Chinoise et ainsi identifier les déséquilibres énergétiques que peut engendrer chaque étape. L’acupression, de part l’écoute et son action à redonner équilibre et vitalité au corps ne serait-elle pas une bonne méthode d’accompagnement au deuil ?
« Observez l’ordre naturel des choses. Travaillez avec lui plutôt que contre lui, car essayer de changer ce qui est ne pourra que faire surgir une résistance. »
Lao Tseu
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Qu’est ce que le deuil ?
Le nom deuil est issu du latin Dolus qui signifie douleur. Le deuil désigne donc la douleur ou l’affliction que l’on éprouve lors de la perte d’un être cher ainsi que la période de chagrin qui suit cette disparition. C’est une séparation, une rupture, un bouleversement, qui engendre une détresse et confronte la personne à une multitude d’émotions.
Il existe un processus commun à tous les deuils et même si chaque personne le vit à sa manière, toutes passent plus ou moins par les mêmes étapes suivantes que sont le déni, la colère, le marchandage, la dépression et l’acceptation. Certaines de ces 5 étapes peuvent ou non être vécues avec plus ou moins d’intensités ou de longueurs et surtout elles ne s’inscrivent pas dans un ordre précis. Il est aussi important de souligner que chaque deuil est unique et plusieurs facteurs peuvent influencer le déroulement de celui-ci tels que la nature de la relation avec la personne décédée, la brutalité de la perte, le fait d’avoir vécu des deuils répétés, le fait que la personne endeuillée soit déjà dans une période compliquée psychologiquement, son histoire de vie… Le deuil est un cheminement que connaît toute personne confronté à une perte jusqu’à ce qu’elle réapprenne à vivre en l’absence de ce qu’elle a perdu.
Les étapes du deuil selon la psychiatre suisse, Elisabeth Kübler Ross
Le déni
« Ce n’est pas possible ! » Phase initiale et réaction au choc au moment d’apprendre la perte. Cette réaction est marquée par le refus de croire que nous avons perdu un être cher, la négation de faits qui se sont pourtant produits mais impossibles à intégrer. Ce refus de la réalité est un mécanisme de défense qui nous permet de tenir le coup, de rester debout. Notre esprit peut donc prendre un certain temps à s’adapter à cette nouvelle réalité. Cette phase est généralement assez courte mais intense durant laquelle la raison et les émotions semblent engourdies.
Symptômes qui peuvent être observés : bourdonnement d’oreilles, sensibilité aux bruits, sensation de froid, vision brouillée, une lourdeur physique se fait sentir dans le corps, tremblements, serrements au niveau de la gorge et poitrine, palpitations cardiaques, transpiration soudaine et exagérée, perte d’appétit, troubles digestifs, diarrhées…
La colère
« Pourquoi ? » Avec la prise de conscience de la réalité de la nouvelle survient la phase de colère, où la personne se révolte contre ce qu’elle ressent comme une injustice. Elle peut trouver un exutoire en désignant un responsable. C’est une étape extrêmement douloureuse et délicate à traverser, où s’expriment de fortes contradictions internes : accusations, sentiment de culpabilité, particulièrement si la personne survivante se reproche de n’avoir rien pu faire pour empêcher le décès de l’autre.
Symptômes qui peuvent être observés : céphalées, oppression thoracique, tachycardie, bouffées de chaleurs, bourdonnements, dyspnée, sensation de perte de contrôle, agitation, contractions musculaires, distension abdominale…
Le marchandage
Frustrée, la personne en deuil tente irrationnellement de négocier le retour du disparu. Face à une perte, il arrive que nous nous sentions si désespéré que nous sommes prêt à tout pour atténuer la douleur. L’idée de perdre un être cher peut amener à faire des négociations avec soi-même afin de trouver une compensation au vide ressenti. C’est un sentiment d’impuissance qui nous pousse à réagir de la sorte afin d’avoir un semblant de contrôle sur quelque chose qui n’est pas de notre ressort.
La dépression
« A quoi bon ! » la dépression est l’étape la plus longue et souvent la plus difficile. Elle peut durer des mois et même se prolonger pendant plusieurs années. En venant à reconnaître que la perte a bien eu lieu, la personne en deuil sombre dans la déprime, la dépression. La personne accepte la perte mais n’est pas en mesure d’y faire face. Incapable d’affronter le quotidien, passive, elle ne voit aucune issue à sa souffrance. Ce stade est caractérisé par une grande tristesse, une insociabilité et une diminution d’énergie.
Malheureusement, certaines personnes s’arrêtent à se stade…
Symptômes qui peuvent être observés : tristesse, pleurs, troubles alimentaires, insomnie ou hypersomnie, sentiment de vide, asthénie, fatigue, retrait social, difficulté de concentrations, culpabilité, idées suicidaires…
L’acceptation
C’est la dernière étape de tout le processus du deuil. Lorsqu’on arrive à cette phase, cela ne veut pas dire que nous ne ressentons plus la douleur de la perte. Cependant, c’est une phase de reconstruction où nous nous résignons à accepter la réalité de la situation. C’est aussi la période pendant laquelle la vie reprend son cours. La personne endeuillée commence petit à petit à remonter la pente et retrouver son énergie mais aussi l’ensemble de ses facultés psychiques et psychologiques. Prenant de la distance avec son chagrin, elle s’interroge sur des moyens de se reconstruire ; elle reprend des activités et recherche la présence des autres.
Ainsi, elle arrive à aller de l’avant et à organiser sa vie en fonction de la perte. La réalité est admise. La personne peut réintégrer le cours de sa vie. Il y aura eu un avant, et il y a un après. Elle a compris qu’elle peut vivre en n’étant plus la même, sans jamais oublier l’être absent.
« Sans émotions, il est impossible de transformer les ténèbres en lumière et l’apathie en mouvement. »
Carl Gustav Jung
« Tout ce qui ne s’exprime pas, s’imprime. »
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Les émotions
Une émotion est une réponse physiologique à une stimulation. Sa fonction est de produire une réaction spécifique à une situation précise qui se manifeste en 3 temps : charge, tension et décharge. Dans la phase de tension, tout le corps est mobilisé et dans la phase de décharge, il se libère de cette énergie et retrouve son équilibre initial. C’est pourquoi, si cette tension n’est pas libérée ou exprimée, elle risque de verrouiller le système émotionnel et s’inscrire dans le corps. Tant qu’on n’exprime pas ses émotions, elles n’ont, pour se manifester, d’autres issues que le langage de la maladie via des douleurs physiques…
La Médecine Traditionnelle Chinoise considère que les émotions, les sentiments sont une des plus grandes causes des maladies. Elles sont répertoriées en 7 sentiments qui sont la joie, la colère, l’accablement, la nostalgie, la tristesse, la peur et la frayeur. Même si il est toujours plus agréable de ressentir de la joie plutôt que de la peur par exemple, il est important pour être en bonne santé que toutes ces émotions soient en quantité équilibrée. Une émotion en excès ou bien à l’inverse absente peut devenir une source de maladie. Lorsque les émotions deviennent pathogènes, elles ont un effet sur l’énergie ainsi que sur l’organe associé.
La joie
est reliée au cœur et son excès nuit au cœur. La joie relâche le Qi et lorsque le Qi du cœur est trop relâché, le Shen n’est plus correctement hébergé et différents symptômes peuvent apparaître tels que palpitations, alternance d’euphorie et dépressions, instabilité psychique…
La colère
est reliée au foie et son excès nuit au foie. La colère fait monter le Qi et perturbe les fonctions du foie. En s’élevant, le Qi entraîne le sang et provoque des vertiges, des céphalées, des acouphènes, un teint rouge…
L’excès de Qi du foie peut l’amener à agresser la rate avec des symptômes de ballonnements, de diarrhées ainsi qu’à agresser l’estomac et provoquer des hoquets, des éructations, des vomissements… De plus, il peut aussi endommager le rein et atteindre le Yin et le Jing avec perte de mémoire, peur, faiblesse lombaire…
L’accablement
(pessimisme, inquiétude, désespoir) : est reliée au poumon et son excès nuit au poumon. Très proche de la tristesse, l’accablement diminue le Qi et entraîne découragements, pleurs, perte d’initiative et d’impulsion vitale puis une altération de la clarté du Shen.
La nostalgie
(pensée obsessionnelle, ressassement) : est reliée à la rate et son excès nuit à la rate.
La pensée obsessionnelle noue le Qi et lorsque le Qi de la rate et du foyer médian est bloqué, la digestion est alors perturbée et provoque perte d’appétit, amaigrissement, distension abdominale… De plus, si la rate n’assure plus ses fonctions, le sang du cœur peut être affaibli et entraîné insomnie, sommeil agité, palpitations…
La tristesse
est reliée au poumon et son excès nuit au poumon. La tristesse diminue le Qi et altère les fonctions respiratoires et l’énergie générale du corps et provoque essoufflement, voix éteinte, toux, dyspnée, abattement physique et moral… Par la suite la tristesse peut également nuire au cœur (palpitations, perte de concentration), au foie (spasmes, douleurs costales) et à la rate (distension abdominale, faiblesse des 4 membres)
La peur de la mort
est reliée aux reins et son excès nuit aux reins. La peur fait descendre le Qi et diminue le Qi des reins (faiblesse genoux, incontinence). De plus, la réception du Qi du poumon peut être altérée (oppression thoracique) et la communication avec le cœur est rompue (agitation mentale, difficulté d’endormissement).
La frayeur
(choc émotionnel) : est reliée au cœur et son excès nuit au cœur. La frayeur agite le Qi et l’équilibre entre le Qi et le sang est rompu entraînant palpitations, nervosité, insomnie, confusion mentale, essoufflement, évanouissement…
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Observations
J’ai pu rencontrer, lors de consultations, plusieurs personnes en état de deuil qui avaient subit pour certains des deuils successifs, des décès dans un contexte brutal et autres cas. Ces personnes n’étaient pas à la recherche d’un accompagnement pour leur gestion du deuil à proprement parlé mais pour un désir d’amélioration de leurs diverses pathologies physiques. Pour la plupart, elles n’avaient pas conscience de l’impact de leurs émotions sur leur santé. Suite au bilan énergétique de ces personnes et donc à leur écoute, il paraissait évident que certains symptômes et déséquilibres énergétiques étaient bien liés à des émotions non exprimées et en rapport direct avec une situation de deuil.
J’ai pu observer des problèmes d’insomnie, de fatigue, de palpitations cardiaques, de pensées excessives, de retrait social et dans certains cas, des vertiges, de la toux, des douleurs abdominales…
J’ai aussi pu constater sur chacune de ces personnes sans exception, un point qui est toujours en tension à la palpation des points Shu du dos. Ce point est le 15V, le point Shu du Cœur. Le cœur est l’organe empereur, l’organe qui abrite l’esprit Shen et régit tous les esprits. Ses fonctions sont l’activité mentale et émotionnelle, la conscience, la capacité de mémoire émotionnelle, les mécanismes de la pensée, le sommeil et le contrôle de la parole. Si le Shen est correct, l’esprit est clair et le cœur est serein. Mais si le Shen est déficient, nous sommes face à un état dépressif, de la timidité, un manque de discernement, une tendance à se plaindre sans cesse et parfois même une destruction de la personnalité.
Principes de traitements par acupression
Nous allons désormais pouvoir effectuer une corrélation entre les différentes pathologies observées des phases de deuil les plus compliquées à surmonter et les déséquilibres énergétiques possibles des sentiments en excès en Médecine Traditionnelle Chinoise afin d’établir quelques principes de traitements par acupression. Après un bilan énergétique détaillé, nous adaptons la séance en fonction de la personne, de sa typologie et de ses déséquilibres. C’est pourquoi chaque séance est unique et qu’il est difficile d’établir des principes de traitements type puisque les déséquilibres énergétiques de chaque personne sont déterminants dans les principes de traitements.
Le déni associé à la phase de choc émotionnel peut être associé à la frayeur :
- Calmer l’esprit, tonifier le Qi du cœur, tonifier le sang
15V, 17RM, 6MC, 6RM, 7C, 17V, 20V
La colère :
- Soumettre le yang du foie, tonifier le yin, calmer l’esprit
3F, 13F, 6Rte, 20VB, 3R, 1R, Tai Yang, 7C, 17RM
La dépression peut être associée à de la tristesse. En excès, elle entraîne une stase de l’énergie et un blocage du Qi du foie, qui peut blesser le cœur et donc l’esprit Shen :
- Faire circuler le Qi, tonifier le cœur, nourrir le yin et le sang, calmer l’esprit
18V, 3F, 6MC, 20DM, 15V, 17V, 7C, 6Rte
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Conclusion
Après avoir choisi de parler du deuil dans le sens de la perte d’un être cher, il est aussi important de préciser qu’il existe d’autres types de deuils notamment ceux issus de séparations importantes et de transition de vie tels que ruptures amoureuses, perte d’emploi, déménagement, fin d’une étape de vie…
Le deuil est un processus long et complexe où la reconstruction peut être longue et l’énergie vitale affaiblit. Les émotions ressentis sont imprévisibles et souvent hors de contrôle. Il est pourtant primordial d’exprimer et de partager les émotions éprouvées afin de les apaiser et de ne pas rester bloqué, puis avec le temps nécessaire suivant chacun, arriver à l’étape de l’acceptation.
L’acupression peut être un bon soutien dans l’accompagnement des personnes endeuillées. Suite au bilan énergétique et à l’écoute de la personne, nous pouvons identifier les déséquilibres énergétiques et ainsi rééquilibrer les émotions qui se trouvent en excès et redonner vitalité au corps.
« Si vous êtes dépressif, vous vivez dans le passé.
Si vous êtes anxieux, vous vivez dans le futur.
Si vous êtes en paix, vous vivez au présent. »
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