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Introduction
« Prendre en main sa santé aujourd’hui : qu’est-ce que cela signifie ? Quels sont les outils dont nous disposons dans notre quotidien, et quelle part de « pouvoir » avons-nous sur notre état général au fond ?…
Nous allons voir comment la connaissance de nous-même, à travers la médecine chinoise et la philosophie taoïste, peut nous aider dans la prévention de pathologies, et participer à la recherche d’une harmonie en phase avec les mouvements de la vie. »
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Présentation
Je me présente : Julie Charquet. Praticienne en énergétique Chinoise, que je dirais « manuelle ». J’ai débuté pendant pas mal d’années par la pratique du Chi Nei Tsang, qui est une technique de massage des organes internes, et de tout l’abdomen, ancrée dans le Qigong et l’énergétique Taoïste. Je réside dans la région de Forcalquier, où j’exerce, ainsi que sur Aix en Provence.
J’ai ensuite rencontré l’enseignement d’Amaël Ferrando, fondateur de l’école de QiGong Tuina (que je vais vous présenter) à travers sa formation en Acupression puis en Qi Gong Tuina. Donc aujourd’hui je suis formatrice en Acupression au sein de l’Ecole de QiGong Tuina, qui vient d’ouvrir de nouvelles portes dans la région de Grasse, à St Vallier (06).
Amaël Ferrando a rencontré très jeûne la médecine chinoise, et pratiquait déjà depuis l’enfance les arts martiaux.. Et il a eu la chance dans son parcours de rencontrer un enseignement tout à fait traditionnel et rare aujourd’hui : c’est à dire qu’il a suivi un Maître, dans son travail quotidien, donc en tant que « disciple », comme on dit…plusieurs mois par an durant 9 ans. Ce Maître c’était le Professeur Bai Yunqiao, 7ème descendant d’une famille de médecins très renommés en chine. NB : A 6 ans il commençait déjà à apprendre par cœur des textes classiques de la MTC et à pratiquer les arts martiaux.. Le professeur Bai a apporté de nombreux éléments dans la pratique de la médecine traditionnelle chinoise, notamment celle de l’utilisation du Qi Gong dans la pratique médicale, mais aussi à travers sa dimension primordiale qui est spirituelle, tout à fait ancrée dans la philosophie Taoïste profonde. De cette approche énergétique, et holistique de la médecine, il en naîtra le « Qi Gong Tuina », qui est une « déclinaison » manuelle douce, de la pratique de l’Acupression (donc l’Acupuncture manuelle, ou digitopuncture), mais exactement sur les mêmes bases : celle de la médecine traditionnelle chinoise.
…..Je vous montrerais à la fin de cette petite conférence un exemple d’une pratique de QiGong Tuina, qui a de nombreuses vertus et peut être pratiqué par chacun au quotidien…..
Le professeur Bai est décédé en 2017, et a nommé Amaël Ferrando, comme successeur de cette lignée de médecine chinoise (le Qi Gong Tuina). Donc Amaël est français, l’école est aujourd’hui basée à St Vallier, au dessus de Grasse.
Aujourd’hui, j’ai envie d’aborder la question de la santé, plus précisément, comment dans notre société, on prend en main notre santé, comment on peut le faire…, quels sont les outils pour ça, et leurs limites..[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row el_id= »3″][vc_column][vc_column_text]
2 systèmes de santé
Tout d’abord, on est face à 2 systèmes de santé, entre la France et la Chine.
En France, on a la sécurité sociale, qui permet que les honoraires de médecins soient largement diminués, voir parfois gratuits…ainsi que la plupart des traitements proposés pour une pathologie relativement classique.., donc quelque part, ça facilite énormément les choses, et cette facilité atténue notre prise de responsabilité, et notre connaissance de nous-même face à ce qui a mis en place cette même pathologie..
Par exemple : j’ai mal à l’estomac, à la tête… : il existe une panoplie de médicaments qui vont atténuer, voir faire disparaître cette douleur (non pas le problème, mais sa manifestation physique, ce qui nous dérange avant tout..) ..et pour autant, on ne va pas nous dire vraiment, ou bien nous n’allons pas vraiment chercher à comprendre : mais pourquoi est-ce que cela se manifeste ?, d’où vient le problème à la base ?
NB : C’est une chose importante et précieuse que l’on puisse être soulagé de nos douleurs grâce à la médecine occidentale, parfois assez vite.., cette médecine peut parfois nous sauver, et il est bon d’en mesurer notre chance…; mais c’est aussi un rapport au corps assez « culturel ». Dans bien d’autres pays, le rapport à la douleur n’est pas le même…
Ici on nous traite, on va mieux, et on poursuit notre quotidien habituel… Ce fonctionnement, est courant, mais en même temps beaucoup de personnes aujourd’hui en voient aussi les limites, et se sentent poussées à comprendre ce qui se passe en elles, et c’est une très bonne nouvelle…
En Chine, ce n’est pas aussi simple. Car la médecine n’est pas remboursée, et elle est très cher.. Ce qui veut dire qu’une personne qui tombe malade, ou se fait mal au dos tout simplement…soit meurt, soit peut se retrouver elle et sa famille totalement ruinée, (ou devoir vendre son commerce par exemple).. juste par le fait de devoir payer des soins, ou des médicaments. Et si les soins médicamenteux sont à vie, l’argent pour se les payer, lui, ne l’est pas forcément.
Donc c’est n’est pas très plaisant comme situation, mais en même temps la question de la prévention ici prend une place fondamentale dans leur vie quotidienne, par une écoute de leur corps, un équilibre alimentaire, une hygiène de vie par des pratiques corporelles telles que le Qi Gong…qui participent absolument à la prévention des maladies. …Et je dirais aussi permettant de se pacifier avec la présence de la mort dans la vie.
En France, la facilité à se déresponsabiliser de notre corps, à « l’oublier » pour beaucoup, à éteindre de suite la moindre douleur, ou ne pas vouloir l’entendre, à ne pas « sentir » notre corps…nous éloigne aussi de la prise en compte de la mort, ou de la « fragilité de la vie » comme faisant partie du naturel des choses. Et il n’y a rien de « morbide » à cela.
Donc en Chine, avant la maladie, il y a la prévention à la maladie. Et la prévention on va le voir, c’est une démarche qui inclut absolument tous les paramètres de notre vie, et cela chaque jour, toute la vie.[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row el_id= »4″][vc_column][vc_column_text]
« Concept de Racine et de Branche » :
Dans la médecine chinoise, il y a un concept fondamental ; qui est celui de « La Racine » et « La Branche ». La branche, c’est ce qu’on soigne à travers la médecine occidentale, les médicaments etc..c’est la manifestation, le symptôme dans le corps, que l’on voudrait voir disparaître, parce qu’il nous dérange, d’une façon ou d’une autre. La branche, ce sont les migraines à répétition, le ventre qui gonfle, les diarrhées, le mal de dos etc…C’est ce qui apparaît..et il apparaît parce qu’il y a derrière, un déséquilibre énergétique qui produit la manifestation. C’est aussi le cas d’un cancer, qui peut se manifester et évoluer de façon flambante, sans aucun signe « apparent » pour le patient à l’avance…
Mais pourtant, pour que cela se manifeste, c’est qu’à la base, il y a une racine.
Aucune plante ne peut se développer sans racine.
La Racine, c’est donc ce qui ne se voit pas. C’est énergétique, c’est ce qui va favoriser la mise en place du symptôme.
En médecine chinoise, la racine peut venir de l‘extérieur : par un climat par exemple : je suis dehors en hiver, il fait très froid, je ne suis pas très couverte, et je commence à grelotter, et le lendemain je suis clouée au lit avec une grosse fatigue, de la toux et des douleurs corporelles …c’est ce qu’on appelle un « vent froid » qui attaque la surface du corps. Mais pour que ce climat de « froid » pénètre le corps, il faut à la base que le terrain de la personne soit suffisamment faible pour l’atteindre. Et au plus son terrain est faible, au plus les symptômes pour une même exposition peuvent devenir beaucoup plus graves.
C’est ce qu’on voit clairement avec une grippe, ou le covid par exemple, qui peut créer des symptômes qui vont d’un simple mal de dos avec fatigue, à la mort, ou encore à aucun symptôme, pour une même exposition au virus en question. Tout dépend du terrain de la personne (on appelle ça le Zheng Qi en MTC) .
Mais, la racine des déséquilibres en médecine chinoise est la plupart du temps « interne », c’est à dire qu’elle vient de l’intérieur, c’est un déséquilibre énergétique chez la personne qui va favoriser l’apparition de symptômes.
Et là, il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte : aujourd’hui on est nombreux à en avoir conscience, mais pas suffisamment, étant donné que la société actuelle va tout à fait à l’encontre de cela.. Donc il faut informer, et c’est notre rôle, en tant que praticien, et en tant qu’être vivant, tout simplement, ayant un minimum de sensibilité à son propre corps.[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row el_id= »5″][vc_column][vc_column_text]
Les facteurs ou paramètres qui agissent sur vous
Ces paramètres, ce sont, par exemple, l’alimentation : je pense que la plupart d’entre nous avons bien compris que nous avons besoin d’un régime alimentaire sain, cuisiné par nous-même, et avec amour si possible, fait à partir de produits naturels, non transformés etc…mais le regard que nous apporte la médecine chinoise, c’est qu’il n’y a aucune règle. On ne peut pas dire à tout le monde : mangez des crudités tous les jours, c’est bon pour votre santé. Ça va créer des gros déséquilibres chez certains..par exemple des selles toujours molles, qui peuvent à la longue se transformer en diarrhées chroniques, avec douleurs, voir pertes de sang… La diététique, comme toute chose en médecine chinoise, c’est absolument vivant, changeant, et personnalisé. C’est là où l’écoute de soi est importante ; c’est là où on peut aussi apprendre par l’expérience.
Ce qui est bon pour l’autre, ou ce qui a été bon pour moi il y a 6 mois, ne l’est peut être plus du tout aujourd’hui. Car nous changeons à chaque instant. Nous sommes constamment sous l’influence des climats, de notre environnement, de nos relations, de la société, de nos émotions, des saisons etc etc…et c’est là où la médecine chinoise se positionne comme étant une médecine vivante et non dogmatique. Et c’est en apprenant à nous connaître, que l’on va pouvoir réajuster toutes ces petits déséquilibres qui sont naturel dans la vie, puisque la vie est par essence mouvement, donc changement, et nous avons à nous y adapter. C’est notre boulot. Ce n’est pas à la vie de s’adapter à nous, ça nous en voyons les conséquences désastreuse sur notre planète, par la déforestation, la perte faramineuse des richesses terrestres…
Donc, nous pouvons aussi parler un peu des émotions, et j’imagine que chacun a conscience de l’impact des émotions sur son corps, sur sa physiologie. On pourrait dire que les émotions (qu’elles soient conscientes ou inconscientes) sont à la plupart des origines, de la racine donc, de nos déséquilibres aujourd’hui..
Est-ce que vous pouvez, juste pour vous-même, vous souvenir, ou voir maintenant, comment une émotion a affecté votre corps, votre système digestif par exemple…c’est assez facile de le remarquer…
Donc, ma façon de penser du moment va influer sur mon corps, mes organes, et leur bon fonctionnement. Cette démarche d’observation de soi, est à la base de la prévention je dirais. Et il n’y a que nous même qui puissions le faire. Le thérapeute peut permettre une certaine connaissance des liens existants dans sa discipline, (qui n’est qu’un angle de vue parmi d’autres), entre les émotions et les déséquilibres du corps, mais il est important d’appendre aussi tout cela par nous-même, par l’expérience, en nous observant, en apprenant le Tuina, apprenant à nous connaître avec transparence.
Et c’est exactement ce qu’on fait les sages chinois qui ont fondé la médecine traditionnelle chinoise : ils ont appris par l’expérience ; en s’observant, en observant leur propre corps (par les pratiques méditatives par exemple, ou le Qi Gong..), et en observant la vie autour d’eux, la nature, le cosmos.
On peut aussi essayer d’observer le processus inverse, c’est intéressant : de voir comment un symptôme physique (par exemple une forte fatigue due à un surmenage, un accouchement) va influer sur mon esprit.
Prenons donc l’accouchement :En MTC, on dit que l’Esprit est « hébergé » dans le sang…concept qui semble un peu abstrait pour les non-initiés, mais voici un raisonnent de la MTC : la femme perd beaucoup de sang. Et puisqu’elle a moins de sang, son esprit aurait moins « de quoi s’ancrer dans le corps ». Il peut en résulter des troubles de l’esprit : par exemple de la déprime, de la confusion, des hallucinations dans les cas plus graves…, ce pourrait être ce qu’on appelle le « baby blues », vu par la médecine chinoise. Donc on voit ici comment une altération qui n’est que « physiologique » à la base : la perte de sang tout à fait naturelle dans l’accouchement, peut engendrer des troubles de l’esprit.
On peut penser encore à d’autres paramètres qui vont jouer sur notre état de santé : le manque de repos, de sommeil, d’activité physique, un excès de sexualité chez les hommes aussi, est considéré en MTC comme pouvant nuire à ce qu’on appelle « l’essence », substance fondamentale de notre potentiel énergétique.
Après tous ces exemples, j’aimerais questionner notre démarche, pour notre santé. De quelle façon va t-on aller voir un thérapeute aujourd’hui ?
Est- ce que chacun peut ici, se questionner :
- est-ce que je vais chez un thérapeute quand vraiment mes symptômes sont trop excessifs (donc j’attends le dernier moment) ?
- est ce que j’y vais dans l’attente qu’en une séance ou 2, grand maximum 3, il règle mon problème ?
- est-ce que je le questionne vraiment d’ailleurs sur la cause profonde de mon problème de son point de vue, sa Racine ?
Il est vrai aussi que le thérapeute ne fait pas toujours son travail de prévention et d’information : je reçois souvent des patients qui sont allé voir avant des acupuncteurs, qui me disent que le problème n’est pas résolu, mais ils sont incapables de me dire ce qu’a dit le praticien sur leur problématique ; parfois le praticien fait juste son job et ne dit rien, et le patient ressort, que ça aille mieux ou pas, et toute la séance reste un grand mystère.
Ce sont des questions qui me touchent beaucoup en tant que thérapeute car j’y suis tout le temps confronté, et suis amenée à informer constamment les patient sur cette notion qu’on a vu tout à l’heure de la Racine et des Branches, mais aussi à tenter de retranscrire le langage de la médecine chinoise, très abstrait, afin qu’ils comprennent ce qui se passe en eux, de ce point de vue là, et qu’ils puissent se l’approprier, l’observer dans leur quotidien, leur corps, et utiliser les outils que je propose de façon « concernée », responsable. Outre leur permettre de développer cette capacité à s’engager dans leur quotidien pour leur santé, il me semble aussi important de ne pas « passer à côté » des explications propres à la MTC envers mes patients, sous-prétexte que la MTC est compliquée, pleine de concepts abstraits, être un autre univers..
Car en fait tout un chacun peut très bien comprendre. La MTC est très concrète aussi, basée sur l’expérience, le vivant, et la singularité de chacun.
Et oser s’ouvrir à un autre autre langage, un autre point de vue, un autre univers, c’est aussi fondamentalement s’ouvrir à l’autre, à la différence, et il ne faut jamais faire l’impasse dessus. Et chercher à trouver le langage qui pourra être entendu par l’autre, aussi. C’est au contraire une habitude à prendre il me semble, qui nous nourrit, nous approfondit, et, au-delà des apparences, nous rassemble.
Donc, quelle est ma démarche lorsque je vois un thérapeute ?
On l’a vu. Souvent dans notre société, on traite la branche : j’ai mal à la tête, et on m’enlève le mal de tête. Et cela est valable aussi par les techniques alternatives. Par exemple : je vais voir un magnétiseur, et il m’enlève la douleur à la jambe. C’est très bien.
Mais en MTC nous donnons toute notre importance ailleurs : à la Racine.
Car si on coupe la branche morte d’une orchidée, et que la racine reste trop humide, elle va pourrir, les autres branches vont en être impactées.
Donc souvent, lorsque l’état de la branche n’est pas trop dérangeant pour le patient, nous traitons en priorité la racine, et parfois pas la branche, afin de traiter le déséquilibre fondamentalement.
Et il est vrai que, puisque nous ne sommes pas dans une société qui accorde de l’importance à la prévention en matière de santé, souvent les patients arrivent avec des déséquilibres déjà importants, qui datent depuis longtemps, sont chroniques etc.
Là est la difficulté, car pour traiter une racine déjà bien affaiblie….il faut du temps. Ce n’est pas toujours le cas, mais il faut parfois beaucoup de séances.
Certaines dimensions physiologiques dans le corps sont très longues à reconstituer, si elles ont été atteintes profondément, ou depuis longtemps.
Et il faut l’accepter, le comprendre. Le corps et l’esprit n’ont pas forcement le même rythme, et ces rythmes là nous échappent quelque part…
Donc « s’engager » pour sa santé, c’est voir d’où on part, depuis combien de temps, et accepter de laisser au corps le temps qu’il lui faut pour que le processus naturel de « retour vers l’état de santé », qui, je le rappelle est sans cesse en mouvement…puisse se faire. C’est juste « accompagner la vie », et d’ailleurs, nous, praticiens, nous ne faisons rien d’autre que de faciliter cela. Nous ne sommes pas « maîtres » de la guérison. Nous écoutons la vie, et lui proposons un chemin vers ce qu’elle est, dans son état « le moins altéré possible ».
Comme nous l’avons vu, l’état de santé dépend de très nombreux facteurs, liés à notre quotidien, et à notre passé etc…et s’engager pour sa santé, c’est donc apprendre à se connaître suffisamment pour être conscient de cela, et de tous les petits paramètres à mettre en mouvement pour la transformation. C’est faire de la lumière sur notre façon de nous alimenter, de parler, de penser…nos fragilités..tout ce qui nous a conditionné, et tout ce qui nous impacte encore, qui pourrait être un facteur déséquilibrant maintenant, ou dans le temps.
On pourrait rêver d’une société où il n’y aurait à faire presque que du travail d’entretien de la santé. Mais actuellement c’est le contraire qui se passe. Là où les pathologies sont présentes depuis longtemps, où aucune information n’est vraiment transmise par les médias ou les dirigeants en matière de santé et de prévention (alimentation, hygiène de vie, rythme de travail, vie émotionnelle etc…,) nous sommes toujours, thérapeutes, confrontés à un travail qui est souvent celui de l’urgentiste, alors qu’à l’origine l’objectif de la MTC est de prévenir les maladies, bien avant de les soigner.[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row el_id= »6″][vc_column][vc_column_text]
Conclusion
Avant, en Chine, le médecin qui soignait une maladie était perçu comme un mauvais médecin, car cela signifiait que son travail d’entretien de la santé de ses patients avait échoué ! Les patients venaient chez le médecin sans avoir de pathologie particulière (et d’ailleurs ils payaient le médecin pour rester en bonne santé, avant même d’être malade), mais pour renforcer leur organisme, entretenir leur santé, et pour cela il y avait une conduite « naturelle » à adopter dans le quotidien : une alimentation qui leur correspondait, des exercices de qi gong, et une relation au sacré, à la vie spirituelle, qui permettait aussi de « surfer » avec la vie, d’accueillir les difficultés de la vie de façon plus sereine, plus équilibrée, plus harmonieuse.
Car, dans tout cela, il faut aussi envisager que la vie n’est pas maîtrisable. Les événements nous bousculent, et il n’y a pas à chercher le contraire. La vie, c’est le mouvement, la transformation, et celle-ci doit s’opérer également en nous, et cela ne se fait pas forcément toujours en douceur.
Pourquoi ? Parce que nous résistons. Quelque chose en nous refuse la difficulté, la souffrance, l’ébranlement, le changement…c’est tout à fait humain, compréhensible, mais la force que l’on va mettre dans cette « résistance » là, est elle-même la souffrance.
Ce n’est pas la situation en elle-même, c’est la résistance que l’on y met, le désir, le besoin de contrôler la vie, notre vie, de lui donner notre sens, notre forme, d’y établir notre pouvoir…qui va créer la souffrance. Parce que nous avons peur, nous n’avons pas une confiance absolue en la vie, et ses manifestations…pourquoi… ? Peut être parce que nous nous sommes justement coupé de cette vie, et cela a pu commencer par nous couper de notre corps, de nos sensation, de l’écoute intérieure, du caractère sensuel de la vie, et du caractère sacré aussi, à travers ses rituels, ses initiations, qui sont tous l’expression sacrée de la mort dans notre vie.
Or, il faut bien accepter, et voir, en nous, que c’est « la vie qui nous agit ». Et la mort est ce changement de chaque instant, cette transformation naturelle, « le flux de la vie » qui fait que nous ne pouvons nous accrocher à rien vraiment, puisque rien de « stable » n’existe réellement, ni dans notre esprit, ni dans notre corps…Ma pensée d’un jour, ou ma réaction face à telle situation, peut tout à fait changer le lendemain, et il n’y a rien de pathologique à cela, c’est la nature même de la vie.
Donc comment puis-je définir mon identité dans ce mouvement perpétuel ? Plus nous avons conscience de l’impermanence des choses, moins nous ne pouvons nous y accrocher.
Et pourtant, paradoxalement, plus alors quelque chose émerge, en nous, de plus vaste, de plus intime et de plus « permanent » : la vie elle-même, en amont de la manifestation : cet espace sans commencement ni fin, impersonnel, qui demeure le témoin silencieux de chaque manifestation. Ce grand Mystère qui nous crée, nous conduit, nous porte, et que nous sommes.
Et c’est ce que le Tao va nous enseigner.
« Vide ton esprit de toute pensée.
Laisse ton cœur être en paix.
Observe l’agitation des êtres,
mais contemple leur retour.
Chaque être distinct dans l’univers
revient à la source commune.
Revenir à la source, c’est la sérénité.
Si tu ne prends pas conscience de la source,
tu t’enfonces dans la confusion et la tristesse.
Quand tu comprends d’où tu viens,
tu deviens naturellement tolérant,
désintéressé, amusé,
bienveillant comme une grand-mère,
digne comme un roi.
Immergé dans la merveille du Tao,
tu peux faire face à tout ce que la vie t’apporte,
et quand vient la mort, tu es prêt. »
La sérénité.
Lao Tseu – Tao Te King (Traduction Stéphen Mitchell).
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