Amaël Ferrando vous donne sa définition du Qigong tuina, selon les principes de la lignée Bai et la philosophie de l’école de Qigong tuina.
Je réponds à une question qui est souvent posée : le Qigong Tuina, qu’est ce que c’est ?
C’est pas si facile que ça à définir parce que c’est une discipline qui est très large, très vaste.
Je vais commencer par parler de l’origine du Qigong Tuina :
c’est une méthode de soin traditionnelle en Chine, qui m’a été transmise par Bai Yunqiao qui était lui même héritier d’une famille de médecins, la famille Bai. Donc c’est la huitième génération d’une famille de médecins qui ont été assez influents en Chine, qui dirigeaient une clinique, qui ont été médecins de l’empereur pendant une période, etc.
Donc c’est une pratique qui s’inscrit dans une tradition, et en même temps Bai Yunqiao il a intégré à cette tradition médicale différents apports de la culture chinoise :
- il y a un apport de la pratique du Qigong, donc vraiment le travail énergétique en lui-même,
- il y a un apport de l’art martial, surtout en ce qui concerne la posture du corps, l’attitude, etc.
- il y a un apport très important de différents aspects philosophiques : le taoïsme en premier lieu
mais aussi des aspects du confucianisme, des aspects du bouddhisme, certains aspects de l’islam qui est aussi présent en Chine, quelques aspects du christianisme qui est aussi présent en Chine mais un peu moins.
En tout cas des aspects de spiritualité qui ont été intégrés vraiment comme des outils.
Ces différents aspects ont été comme fusionnés avec une pratique de massage. « Tuina » c’est le nom du massage chinois : « tui » ça veut dire « pousser », et « na » ça veut dire « saisir », comme ça.
Et être praticien en Qigong Tuina, cela signifie tout simplement que tous ces aspects là étaient intégrés dans le tuina.
Ce qui en fait un tuina qui est très différent de ce qui est généralement pratiqué. Le tuina classique en Chine c’est plutôt une méthode de massage qui est assez forte, qui rentre beaucoup en profondeur, qui fait souvent assez mal.
Et le Qigong Tuina c’est une pratique qui est beaucoup plus subtile mais c’est toujours réalisé suite à un bilan énergétique.
Dans le Qigong Tuina il y a cet aspect là : on fait un bilan énergétique en utilisant des aspects de l’énergétique chinoise, de la médecine traditionnelle chinoise donc, et puis des aspects aussi propres aux Qigong Tuina, il y a des méthodes de bilan énergétique qui sont propres au Qigong Tuina,
et à partir de là on fait une séance où en effet on utilise le massage, mais la partie la plus importante c’est la partie qui ne se voit pas : c’est la partie énergétique qui est contenue dans le massage. Toute l’énergétique chinoise elle est basée sur ce principe de l’énergie, et dans le Qigong Tuina on part du principe que cette énergie on peut la ressentir et on peut travailler dessus, la rééquilibrer, par les mains.
Donc qu’est-ce que c’est le Qigong Tuina ? On peut dire que c’est une méthode de soin manuelle qui rééquilibre l’énergie de façon large en intégrant des aspects de la médecine chinoise, des stages de Qi Gong, des arts martiaux et de la philosophie chinoise, principalement le taoïsme mais aussi bouddhisme, confucianisme et autres.
Donc c’est quelque chose d’assez large, c’est quelque chose qui est compliqué à transmettre, moi pendant neuf ans j’allais entre deux et trois mois tous les ans en Chine avec le fondateur Bai Yunqiao, et ça a vraiment pris ce temps là pour l’intégrer. Et j’essaye de le transmettre avec toutes ses facettes là.
Donc c’est un apprentissage qui prend aussi un peu de temps, parce qu’on construit plein de choses à l’intérieur, pour pouvoir après donner des séances qui ont toute cette profondeur.
Moi ce qui m’a vraiment touché dans le Qigong Tuina c’est le fait que les connaissances ne soient pas séparées.
C’est-à-dire qu’en occident généralement si on fait de la médecine occidentale, en même temps on n’étudie pas la philosophie, l’agriculture, la météorologie, etc.
Les connaissances sont segmentées. Ce qui est un peu dommage d’une certaine façon, jusqu’à la renaissance ce n’était pas segmenté : les vrais savants ils étaient à la fois poètes, alchimistes, chimistes, stratèges militaire, ils faisaient tout en même temps. C’est quelque chose qui s’est perdu et c’est quelque chose qu’il m’a semblé retrouver dans le Qigong Tuina : c’est une connaissance ou un art qui est vraiment complet, large. C’est quelque chose qui me parle beaucoup parce que du coup ça s’adresse à toutes les facettes de l’être et ça permet d’aider des personnes dans beaucoup de configurations, à beaucoup de niveaux différents.
Du coup mon engagement pour transmettre cette méthode c’est beaucoup ça : d’essayer de transmettre un art traditionnel qui est complet. C’est-à-dire qu’on ne s’occupe pas que du corps, on ne s’occupe pas que de l’esprit, on ne s’occupe pas que de l’énergie, on ne s’occupe pas que de la pensée, on ne s’occupe pas que de l’art martial, on s’occupe vraiment de tout et on essaie d’intégrer tout dans quelque chose de cohérent. Et à travers l’école de Qigong Tuina c’est cette globalité que j’essaye de transmettre parce qu’il me semble que c’est vraiment quelque chose dont on a besoin en occident : de réunifier les savoirs et réunifier l’être.